HUBER, Thomas

né en 1955 à Zurich, Suisse, de parents architectes ; 1966, étudie la musique et dessine ; 1975, s'inscrit en faculté de théologie de Zürich ; 1976, fréquente aux arts appliqués de Bâle ; 1977-1978, Royal Collge of Art, Londres ; 1978-1979, enseigne dans un lycée d'Engadine ; 1980, peintre en bâtiment à Munich ; 1981, Beaux-arts de Düsseldorf, chez Beuys*; 1982, s'installe à Düsseldorf ; 1983, Cité des arts, Paris ; 1990, enseigne aux Beaux-art de Munich ; 1992, aux de Brunswick ; 2000-2004, vit à Majorque ; 2005, s'installe à Düsseldorf.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Peintre

Présentation : En montrant l'un de ses premiers tableaux, Discours sur le déluge, (1982, académie de Düsseldorf), il prononce un discours de présentation ; il renouvelle fréquemment cette prise de parole, lors de ses expositions personnelles et jusqu'en 2003 au musée départemental de Rochechouart. Ses tableaux racontent des lieux. On commence par un tableau-plan de la ville dont les endroits vont être détaillés :bibliothèque, bains publics, académie des beaux-arts, atelier de l'artiste, salle de la fête des noces, musée... pour chacun d'eux, une suite de tableaux qui sont donc " liés " même s'ils sont ou seront dispersés; la synthèse des tableaux réunis décline les spécificités. Le style des uns et des autres est différent. Les oeuvres de " synthèse " ressortissent au style art déco* géométrisé, symétrisé, avec la répétition des mêmes motifs, courbes, et droites et angles, qui sont un peu l'aboutissement expressément figuratif du purisme*, de l'architecture des années 30 et de l'art publicitaire de l'époque; tout cela à l'ordonnance d'une chevelure calamistrée et gominée ; il s'en écarte dans Le Dépôt de tableaux, (1988, MNAM), emboîtages divers dans un entrepôt tout en tonalités de gris avec de très modestes et rares allusions au contenu. Les oeuvres de détails comportent un objet, sur fond nu, dans le vide, et elles ont la même distance froide des toiles " mères ". Il réalise des installations pour démontrer le cheminement du tableau : les réserves de matériaux, soigneusement emballés et étiquetés, la salle d'exposition avec un tableau synthétique sur chevalet face à trois rangées de chaises et des tableaux noirs d'esquisses; un laboratoire enfin où sont montrés les différents ingrédients de la conservation : température, acidité, densité, etc., avec force éprouvettes, thermomètres. Ayant introduit dans le tableau exposé le même tableau vu de dos et contemplé par une répétition de faces lunaires surdimensionnées, il procède à une réflexion conceptualiste* sur l'art de peindre. L'Expo, (1994, Str) est d'une autre facture, savante par sa construction, naïve* par son graphisme, joyeuse par ses couleurs. Étude pour sons de cloches, (1999) mêle les perspectives, la cloche dans son état normal étant confrontée avec les cercles d'un carillon regardé comme une batterie de haut-parleurs. Il confronte le tableau, l'architecture et la citation de maîtres contemporains. Des intérieurs, d'une peinture nette et lisse, sans la moindre trace de pinceau et une allusion à l'art métaphysique*, Théâtre, (2006), à l'art optique*, Arabesque, (2006), au minimalisme*, Intérieur du studio, (2006), à l'abstraction* géométrique revue par le surréalisme*, Deux pièces, (2006) dans une palette claire, aux couleurs heureuses.

Expositions : 1982, Kunstakademie, Düsseldorf, (P) ; 1985, Kunstmuseum, Bâle et Museum voor Hedendaagse Knst, Gand, (P) ; 1988, Centre Pompidou, Paris, (P) ; 1994, Claire Burrus, Paris, (P) ; 2006, Louis Carré, Paris, (P).