BRÜCKE (DIE)
Type(s) : Mouvement
Présentation : En français : " le pont ". Désigne le mouvement expressionniste* allemand du Nord, dont la dénomination signifie une volonté de rapprochement entre les différentes avant-gardes. Il naît à Dresde le 7 juin 1905, à l'initiative de Heckel, est historiquement contemporain du fauvisme (voir Fauves) et précède de peu le cubisme*. Il regroupe Kirchner*, Bleyl*, Schmidt-Rottluff*, Heckel*, rejoints plus tard par Nolde*, Mueller* et Pechstein*. L'objectif est de rechercher un art émotif et anti-impressionniste. Les adhérents se nourrissent de l'art du Pacifique et de l'Afrique, qu'ils découvrent en 1904, de Van Gogh et de Gauguin ; ils vivent et travaillent ensemble, Berlinerstrasse, et omettent souvent de signer leurs oeuvres, et comme, au départ, l'individualisation des styles n'est pas acquise, cela provoque des difficultés d'attribution, particulièrement aiguës pour Heckel, Kirchner et Pechstein, qui suivent les mêmes cheminements, Van Gogh, le vitalisme et un cubo-futurisme* une fois transplantés à Berlin, en 1911. Il centralise les expositions, les publications, les souscriptions et les sympathisants, soixante-huit jusqu'en 1910, à 12 marks par tête, portés ensuite jusqu'à 25 marks. La séparation commence en 1908, au moment où plusieurs quitent Dresde pour Berlin. En 1910, rejoints par ceux qui allaient se regrouper dans le Blaue Reiter*, ils adhérent ensemble à la Nouvelle Sécession*; puis, à l'exception de Pechstein, ils s'en retirent pour exposer en commun avec le Blaue Reiter*. La dissolution intervient en 1913. Par rapport au fauvisme, Die Brücke, créé en juin 1905, alors que la " cage aux fauves " date de l'automne, jouirait d'une antériorité. Mais esthétiquement parlant, Die Brücke, à ses débuts, se moule dans la période impressionniste parisienne de Van Gogh et n'adopte l'agressivité des couleurs et les à-plats violents qu'en 1909. De surcroît, il garde des particularités de formes plus que de coloris, également discordants, n'oubliant jamais la tradition allemande des graveurs sur bois : simplification des formes, effet décoratif, atmosphère d'inquiétude et d'émotion, alors qu'en France, Matisse* refuse les sujets (et les formes) troublants et préoccupants et que les fauves en général défendent la cohérence de la composition.
Expositions : 1906, Fabrique de lampes Seifert, Dresde ; 2012, Musée de Grenoble.