MAHIEU, Didier

né le 29 novembre 1961 à Saint-Ghislain, Wallonie, Belgique; 1987, diplômé des Beaux-Arts de Mons, enseigne aux Beaux-arts de Binche; 1999, de Mons; vit à Stambruges, Hainaut.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Peintre

Présentation : Il revient aux grands maîtres renaissants, comme beaucoup d'autres, en ces années 1980 finissantes. Ses saints - c'est dans la peinture religieuse qu'il prend des sources - retrouvent une existence, indépendante cette fois, des commandes d'église. Il leur apporte donc une présence avant tout picturale, indépendante de leur valeur de dévotion. Plus que des figures, il peint des visages, sur des cartons aux bords irréguliers, comme des fragments survivant à quelque désastre, comme des vestiges parvenus jusqu'à nous. Simultanément, dans un genre différent, il dessine de grands fusains, des fragments, ici aussi, de végétation agrandis jusqu'à la monumentalité. Le graphisme est aigu, rappelant celui des Allemands du XVIe. Né plus de quinze ans après la découverte des camps, il pratique aussi le devoir de mémoire. Part à la recherche d'Anna, juive disparue dans l'extermination, en 1942, découverte sur une fiche signalétique de leur commune natale. Au crayon, sur feuilleté de papiers transparents, il en trace le portrait ainsi que celui de ses proches, projetant une photographie derrière un écran et la retravaillant. Ses objets familiers sont façonnés dans du papier diaphane, les vêtements étant grandeur nature; ici, il est plus sculpteur que peintre. Son habitation, fantomatique comme un Victor Hugo, accepte quelque soupçon de bleu roi, et le dessin se joue des supports et des matériaux, métal, linges, poudre d'os, corde, savon de Marseille, pigments de tous genres. Lorsque le dessin intervient, le pathétique de la démarche est transcendé par la finesse du crayon, à l'égl de celui des renaissants. Installationniste, il multiplie les techniques et les étale simultanément sur de larges surfaces. Une journée ailleurs, (2005), commence par une photo usée de son grand'père sur les ruines de sa maison, dues à la guerre s'ensuit un vide-grenier de la mémoire; images, photographies, dessins, peintures, video, cabane à taille réelle, morceau de cheminée, table de dissection, peintures, lit d'enfant surdimensionné, cuillère énorme, avec des incursions en Extrême-orient pare qu'il crée un étalage d'écheveaux de soie qui mène à la sérigraphie et à la Chine.

Expositions : 1987, L'Escalier, Bruxelles (P); 1993, Des Ambassades, Paris (P); 1998, Dewart, Bruxelles (P); 2005, Sketch, Londres, (P).