GOUX, Jean-Pierre

né le 20 mars 1936 à Poitiers, Vienne, France ; autodidacte ; 1954, commence à peindre ; décorateur de théâtre ; 1965, s'essaie à la sculpture et à la photographie ; 1969-1976, vit reclus dans le Var ; 1976, s'installe dans le Gers.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Deux cent trente-huit diapositives, de 1971, montrées à l'Arc en 1978, témoignent d'installations* faites de masques en plâtre et de tissus effrangés, sorte de cavernes hantées par un personnage humain grimé ou un mannequin, sitôt photographiées, sitôt détruites. Le peintre vient ensuite. Peinture austère en noir et blanc qui n'accepte que rarement de déroger par quelques touches de rose et de jaune. On songe d'emblée à Prassinos*, à Michaux*. Non seulement à cause de la contestation chromatique, mis aussi par le pouvoir de suggestion des montagnes ou des anthropomorphes. Sa technique va du dripping* au fondu enchaîné. C'est ainsi qu'en 1974-1975, des visages étouffés, noyés dans des chevelures, perdus derrière des barreaux, atteignent presque le non-figuratif*. Et pourtant, en 1973, il peint des masques frontaux, orbites creuses et dents en herses, devant un mur de briques régulières. Dans les années 90, les figures ont remplacé les paysages. Sauvages, syncopées. On sent l'appel des Nouveaux fauves*. Le trait est appliqué avec des solutions de continuité, la couleur gris-beige-olive obtenue par superpositions de touches bien apparentes, pour remplir ou déborder les formes issues d'un crayon repassé au même pinceau. L'atmosphère est celle des pays dis primitifs sans que l'on puisse précisément les situer. Les figures statiques sont regroupées par trois sans lien aucun entre elles. Elles deviennent des traits épais mais simples de femme-fuseaux, frontalement proposées sur ces mêmes fonds travaillés, pis semblent disparaître. Il ne reste que les traits de torses étêtés en forme de chevalet ou de psyché, grande tache blanchâtre vibrante comme un reflet de miroir, dans le crépuscule de la chambre. Avant de réapparaître mécanisée en automates. Avant de disparaître presque totalement, au début du deuxième millénaire, pour laisser la place à des contours formes géométriques, toujours à l'acrylique noir, des plans, des esquisses d'intérieurs, des volumes articulés ; il peint alors sur carton ondulé et découpe parfois ses compositions pour les réajuster par inclusion ou collage.

Expositions : 1987, 1999, 2003,  Éric Galfard, Paris (P).