MONINOT, Bernard
né le 15 mai 1949 à Le Fay, Saône-et-Loire, France ; fils de Robert Moninot, sculpteur et d'Yvonne Cruat, peintre ; 1967-1973, Beaux-Arts de Paris chez Lucien Coutaud*; 1974, s'installe à Frontenay, Jura ; 1981, découvre les jardins astronomiques de Delhi et de Jaipur ; 1983, enseigne aux Beaux-Arts de Bourges ; 1985, s'installe au Pré-Saint-Gervais ; 1986, enseigne aux Beaux-Arts d'Angers ; 1994, de Nantes.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre - Sculpteur
Présentation : À la fin des années 60, il peint en cherchant à rendre le mouvement et en se situant dans la lignée hyperréaliste*. Dans un style réaliste*, Christo* crée au début de la décennie Projet de devanture, (1960, MNAM), en jouant sur le relief et le plan. Moninot, en 1972, franchit le pas vers plus de réalisme encore, au moment où l'hyperréalisme fait long feu. Il inscrit ses travaux sur deux plans, celui du décor, le plus souvent une vitre sur la face intérieure de laquelle il peint, ou colle un relief, qui laisse voir, en retrait, la scène. Celle-ci est un intérieur bourgeois, un magasin, une serre, une station d'essence. Sur cette seconde surface, généralement plane, les lignes fuyantes de la perspective rejoignent d'autres lignes de l'avant-plan de manière à former une sorte de trompe-l'oeil. Souvent la vitre enduite de blanc d'Espagne, attend son nettoyage et se trouve opaque : on montre que ce que l'on veut montrer n'est pas montrable, le visible n'apparaît donc qu'au travers de la vitre badigeonnée, Serre, (1974-1975, MRAMBx). En 1977, il revient à la dimension plane et dessine sur papier, à l'encre de Chine, des sujets en réserve, en train de s'arracher aux ténèbres; ce sont les Chambres noires, vision de négatif photographique. En 1981, reprenant le verre enduit comme support de base, il passe à l'abstraction géométrique, fixant sur le vernis appliqué sous le verre, l'encre de Chine, le graphite ou le fusain, noirs, bleus, ocres dont il remplit les creux de ses xylographies ou les incisions de ses dessins sur carbone, Flammes solaires, (1983, FRAC Picardie). Les formes reviennent toujours au cercle, anneau, planète, ronde stellaire, mappemonde céleste, tour métallique, arène, fuseaux opposés. Leur origine, ce sont des objets géométriques posés sur une plaque de verre, déformés par la lumière et ensuit dessinés. Ainsi partis du verre ils retournent au verre. De 1991 à 1993, il crée '24 Ombres portées', assemblages de petites géométries en plastique en forme de limbe, fixées sur des axes plantés sur cordes de piano, blancs sur mur blanc, de sort que la lumière projetée fournit l'éclairage de la sculpture en même temps qu'elle crée son contraire en ombre, Lodi, (Val). Cette installation est reprise en 2007, avec Fil d'Alerte, celui-la même qui relie l'araignée à sa toile, est fait de soucoupes, paraboles, cylindres, diapason, cône, en verre transparent, suspendus aux cordes de piano, tandis qu'une goutte d'eau musicale lancinante ; réalisation plus sophistiquée que celle de Tom Carr*. Les dessins préparatoires sont réalisés, depuis 2005, au graphite comme naguère mais sur deux toiles de soie ; doublement des éléments retenus signifiant lumière et ombre, soulignés par la lumière artificielle ; les sujet évoquent l'espace et le mouvement, soucoupes, disques, cercles, cylindres, paraboles ressorts, (2009-2010)., et la fin, Prosopopée, (2010), la vanité et son ombre. Parcourent cet espace, ces mêmes objets retenus par des fils noirs, Silent -listen n°19à8-26, (2010-2011)
Expositions : 1969, Annonciade, Pontarlier, (G) ; 1970, Prieuré de Vivoin, Sarthe, (P) ; 1971, Biennale de Paris ; 1972, Lucien Durand, Paris, (P) ; 1976, itinérante, Canada, (G) ; 1977, Jeu de Paume, Paris, (P) ; 1982, Bronda, Helsinki, (P) ; 1988, 1994, Montenay, Paris, (P) ; 2009, Baudoin Lebon, Paris, (P) ; 2012, Baudoin Lebon et Catherine Putman, Paris, (P).
Rétrospective : 1980, ARC, Paris.
Lieux publics : 1971-1973, lycée Jean-Lurçat, Paris; 1979, collège, Quétigny, Côte-d'Or; 1984, lycée Pontus-de-Thiard, Chalon-sur-Saône.
Citation(s) : On a dit :
- Dans les années 70 de ce siècle-ci, se lève un peintre qui a rendu sa gloire à la draperie, non plus dans le étoffes de majesté, mais dans l'humilité des linges, des chiffons de ménage ou de travail, donné destin nouveau à la perspective (une sorte de Palladio du tableau), qui a inventé de voir tout ce devant quoi nous passons les yeux fermés, stations d'essence, bars, et bureaux surgis sur les routes, boutiques en chantier à l'heure étrange qui est entre la faillite d'un commerce et, bariolé de blanc d'Espagne, l'espoir d'un nouveau destin, l'heure étrange du réemploi d'un espace dont le passant suppute l'avenir. ( Louis Aragon).