MICHEL, Bernard

né en 1954 à Casablanca, Maroc ; 1980, diplômé en scénographie, des Arts décoratifs de Paris chez Zao Wou-Ki*; commence la mise en scène.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : On pourrait croire au systématisme de Toroni*, mais il ne cesse de varier ses combinaisons géométriques sur le vide du support. Son motif, c'est le carré ou le rectangle en creux ou en relief, qui scandent l'oeuvre à distance régulière, comme des zelliges. Le support, toile, plaque de plâtre, panneau de bois, est intact, en carré le plus souvent ou découpé en pièces ajustées qui reforment le carré. Les Lois, 1991, (Palais Bourbon, Paris) affichent les petits rectangles, verticalement, deux par deux comme des codes; tout autour la couleur patinée, comme enduite de cire, s'oppose à celle des reliefs ou des creux, s'accentue dans les arêtes. Les fragments, découpent l'ordonnance précédente en pièces qui se juxtaposent et s'emboîtent, mais chacune d'elle a sa propre couleur assourdie et son orientation, ce qui fait s'opposer les reliefs ou les creux et ceux-ci appellent les ombres. Les Mandorles, (1994) suivent le même principe, prennent leur nom de la taille courbée des pièces et ne se départent pas du blanc total. Le carré gagne la troisième dimension, devient cube, et sort de l'échiquier - couleurs fermes ou pâles - ou creuse la flaque irrégulière comme le blanc d'oeuf qui prend, de telle sorte que le flou s'oppose à la rigueur. Il retrouve ce dialogue, exceptionnel, avec Tableau noir, (2000), dans lequel les croisées se trouvent parcourues par un ruban d'argent. Sinon, il s'en tient à l'orthogonalité de la structure blanche qu'il habille de jaune paille, dans laquelle il place deux miroirs se faisant face, percés chacun d'une lampe minuscule qui, se répercutant, semble percer le mur, le tout autour d'une table en miroir, Plan-Table, (2001). Poursuivant sa démarche, il crée Point-Ligne-Plan, (2003), partant de l'origine de la ligne qui est le point, il la développe, ondoyante, dans des couleurs qui rappellent la palette de Sam Francis* et en fait des grillages irréguliers, des pluies arc-en-ciel de diagonales, (2011) ; lorsqu'une intersection délimite un aplat, il y étend une de ces couleurs. Il soumet son dessin à l'ordinateur qui le met en mouvement dans une video*. De cette infographie*, il imprime des estampes à tirage unique ; elles comprennent une prédelle dans laquelle on retrouve des traces du Kandinsky* de 1912, des carrés du Klee* de 1930, voire certaines taches du Miro* de 1961. Il est baroque aussi bien que classique.

Expositions : 1993, Institut français, Barcelone, (P) ; 1994, Les Mandorles, Saintes, (P) ; 1995, 2011, Pierre Brullé, Paris, (P).

Lieux publics : 1991, série de tableaux Les Lois pour le Palais-Bourbon.