CONDO, George
né en 1957 à Concorde, New-Hampsire, États-Unis d'Amérique ; études d'art et de musique à Boston ; vit à Paris et New York.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : Lorsque Picasso* se bat avec les Femmes d'Alger, de Delacroix, le Déjeuner sur l'herbe, de Manet ou les Atelier, de Matisse*, c'est pour percer un secret de fabrication qui le fascine, mais il restitue des toiles qui restent des Picasso. Condo étudie la peinture de Picasso, il en découvre les secrets, les trouvailles, voire les tics. Par ailleurs il s'intéresse, au XVIIe espagnol, au surréalisme* onirique, à Masson*, au pop* de la bande dessinée*, ou à la bad painting*. C'est pourquoi on se sent en terrain connu et, si l'on reconnaît d'emblée la manière Picasso, on retrouve aussi les allusions aux autres étapes de l'histoire de la peinture, De Kooning*, notamment, en 2000. D'autant qu'il procède par juxtaposition en polyptyques de genres différents, Portrait Landscape, Combination nº 2, (1990, FNAC). C'est une sorte de catalogue des produits "peinture occidentale". Et peut-être, dans ce XXIe débutant, l'Occident ne peut-il plus que répertorier, susciter des encyclopédies, créer des catalogues. Tout en continuant à s'inspirer de prédécesseurs, The Cracked Cardinal, (2004) ou The Duke of Marlobor, (2008), et à pratiquer une technique parfaitement classique, il se vautre dans une peinture que d'aucun nomme érronément Punk*, à la fois parce qu'il ne s'agit pas de récupération et parce que le peintre vit sur la côte Est. Il s'agit plutôt d'une vulgarité underground. avec pour constante la destruction du visage à la denture déboitée, à l'oeil en bouton, sorti de son aire comme le nez en boule, subissant une esthésioneuroblastome, cette rare maladie qui déforme jusqu'à la monstruosité les muscles faciaux, de Homeless Harlequins, (2004) à The Tailor, (2008), en s'attardant sur des scènes érotiques, Orgy Composition, (2008). Il paraphrase les graffiti, en extrayant des B.D. des personnages connus comme le Duck ou le Cat, (2010), de Walt Disney* et les restituant sur une toile barbouillée, transformés mais attribuables à leur double géniteur. Sculpteur, il donne une série de visages affectés du même mal qui les rend hybrides, éloignés donc tant de Daumier que de Messerschmidt. Il drape aussi une figure laisant apparaître un visage hilare et l'exhibition des seins, Mycenaenan, Goddess, (1990). Ses collages, au sens strict du terme, consistent à rassembler sur la toile des essais sur papier, juxtaposés, de Picasso à Walt Disney*. Il collabore, accessoirement, avec Keith Haring*.
Expositions : 1983, Kantor, Los Angeles (P) ; 1984, 1999, Monica Spruth, Cologne, (P) ; 1990, 1996, Daniel Templon, Paris (P) ; 2001, 2010, Jérôme de Noirmont, Paris (P) ; 2009, Musée Maillol, Paris, (P).
Lieux publics : 1998, Rideau de scène, Opéra de Monaco.