LAGAGE, Pierre-César
né le 29 septembre 1911 à Croix, Nord, France ; Beaux-Arts, Roubaix ; 1937, s'établit à Montmartre* ; 1939-1945, mobilisé aux armées et prisonnier de guerre en Prusse orientale ; 1977, meurt le 23 février à Seclin, Nord ; inhumé à Lille.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : Il y a un avant-guerre et un après-guerre. Avant, c'est une sorte de néo-Breughel, Paysage flamand, en plongée, (1935), revu par Pont-Aven pour les gros plans, dont les figures suivent la règle du synthétisme dûment bordé et dont certaines présentent un côté hagard proche de Van de Woestyne*. Au retour de captivité il change de style, abandonne la figure et devient abstrait*, en fragmentant la réalité des couleurs et des formes; il cousine avec Villon*, pour les unes et les autres, Nature mortes, (1946); le trait s'épaissit progressivement et se dispose entaille de diamant pour Roses, (1947) ou Barques, (1949). En 1949, il détruit une grande partie de l'oeuvre figuratif, et choisit la non-figuration, sans plus de lien avec la réalité. Il y excelle. Superposition de formes en tenons et mortaises, géométries statiques verticales en tuyaux d'orgues, Composition, (1949), ou horizontales, en entassement de claviers, Composition abstraite, (1951). Une image perce comme celle de la partition dans noir et beige, (1951).Il y a là un certain musicalisme*. Dans son ensemble, la palette est chaud, faite de tisons ardents ou de blés mûrs. Ces toiles immobiles, il les dynamise en adoptant le cercle bisé, Composition, (1953), morceaux de soie déchirés. Des plans horizontaux venus d'un lointain constructivisme*, (1953). Puis, de 1955 à 1972, les formes vont se distendre et la palette devenir lithique dans quelque monochrome que ce soit, Composition, (1955) de tonalité bleue. Il est paysagiste abstrait dans la foulée de Bazaine*, de Le Moal*, de Zack*. Son originalité se trouve dans les accords de tonalités et dans sa matière en minces écailles, pour des monochromes sur lesquels se dessinent des géométries filiformes qui s'entrecroisent.
Expositions : 1928, Dujardin, Roubaix, (G) ; 1932, Parenthon, Roubaix, (P), et gal. Le Journal, Paris, (G) ; 1932, 1936, Lucy Krogh, Paris, (P) ; 1936, Consulat de France, Lódz, (P) ; 2010, Pierre Lévy, Paris, (P).
Rétrospective : 1991, Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis et Musée d'Art et d'Industrie, Roubaix ; 2001, Orangerie du Sénat, Paris et Fondation Soiphia-Antipolis, 2002, Musée du Touquet ; 2003, Abbaye de l'Escaladieu ; 2005, Musée de Gambai.