OCAMPO, Manuel
né en 1965 à Quezon City, Philippines ; 1984-1985, université des Philippines, Quezon ; 1985, Université de Californie, Bakersfield ; vit à Berkeley.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : Ayant le choix entre la peinture régionaliste et folklorique et la peinture occidentale. Il invente une troisième voie. Les Philippines étant le seul pays chrétien en Asie, et le christianisme ayant tué toute traition précoloniale, musulmane, bouddhiste ou hindoue, le pays s'est doté, trois siècles durant, d'un art religieux colonial. C'est celui-ci qui est source d'inspiration. Il reprend la manière de ces peintres anonymes et leurs sujets, pour les transgresseret, ce faisant, protester contre le message déculturant qu'ils véhiculent. Vierges, Christs, moines dans le style populaire fruste de la peinture pédagogique des églises rurales l'amènent à dénoncer - non sans amalgame - l'aliénation. Les pénitents sont recouverts d'une cagoule proche de celle du Ku Klux Klan; un religieux pointe un revolver contre une madone qui lui apparaît; un autre est fréquemment associé au svastika, un autre encore se transforme en démon et s'approche d'un succube.
L'illusion de l'ancien est parfaite par des taches d'huiles imitant les dégradations et les tonalités usées de la palette. Même s'il s'agit de peinture engagée, elle ne l'est qu'au second degré et l'ambiguïté du message en fait une création originale, comme ce qu'étaient le chansons des Goliards de nos XIIe ou XIIIe siècle et les grands défoulements des Mardi-Gras, International Symposium of Large Medium Scale, Enterprises, (1965).
Dans ses nature morte, il insère des objets réelles, hache, bouteille ou branche et écrit sur la toile, en anglais ou en français
Expositions : 1985, Vargas Museum, Quezon, Philippines (G); 1988, La Luz e Jesus, Los Angeles (P; 1995, 1998, Nathalie Obadia, Paris (P).; 2013, Carré Sainte-Anne, Montpellier, (P).