TORRES-GARCIA, Joaqin
né le 28 juillet 1874 à Montevideo, Uruguay ; 1891, gagne Barcelone avec ses parents, et suit les cours du soir à l'école des arts et métiers ; 1894, à l'École des beaux-arts ; 1905, enseigne la peinture; 1908, premières compositions murales disparues ; 1913, naissance d'Augusto Torres*; 1920, quitte Barcelone pour New York ; 1922, pour l'Italie; 1924, naissance d'Horacio Torres*; 1925 pour la Côte d'Azur ; 1926 : s'installe à Paris, où il partage un atelier à Montmartre* avec Helion*, et y invente l'Universalisme constructif ; 1930, fonde avec d'autres artistes Cercle et Carré*; 1932, s'installe à Madrid ; 1934, regagne l'Uruguay; 1944, ouvre l'atelier Torres-Garcia, qui forme de nombreux peintres; 1949, meurt le 8 août à Montevideo, laissant 4 enfants peintres : Olympia, née en 1910, Augusto Torrès*, Iphigénie et Horacio; 1962, fermeture de l'atelier ; 1978, lors de sa rétrospective de Rio de Janeiro, 70 toiles périssent dans l'incendie du musée.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : La peinture de ses débuts est classique ; il est noucentise*, inspiré par Puvis de Chavannes, Temple des nymphes, (1911), ou Bodega, (1916, Sofidu). Il donne des portraits simplifiés d'une coloration expressionniste*, décentré, Petit garçon au chapeau, (1921). Il abstrait les paysages urbains, les réduisant en carrés, New York, (1927, Sofidu), respectant l'orthogonalité pour le métro, les gratte-ciel et la trouée du ciel. Sa facture expressionniste* relativement traditionnelle est déjà très structurée verticalement, Nature morte, (1926).
Ensuite, il n'emploie, outre le noir et le blanc, que les trois primaires, ne les appliquant pas pures mais altérées,. La toile est divisée en petites géométries, comme des casses d'imprimerie, dont l'assemblage produit un sujet un peu crypté, Composition en cinq couleurs, (1928). C'est en 1929 qu'il crée l'Universalisme constructif, se rendant immédiatement identifiable : dans la base grillagée déjà employée, il place des objets de la civilisation amérindienne, sans présupposé décoratif mais avec la volonté métaphysique de rassembler les signifiants de cette culture. Ses tableaux sont cloisonnés par des divisions orthogonales de plus en plus serrées. Les carrés et rectangles ainsi définis sont peuplés de symboles, figures triangulaires, formes, objets, lettres mots... L'ensemble donne à penser aux idéogrammes, c'est la manière que l'artiste a choisie pour renouer avec les civilisations préibériques : Graphisme constructif, (1938). Ce cloisonnement rappelle le Mondrian* de 1911 et annonce l'abstraction*de Vieira da Silva* ou de Bissière*. Lorsqu'il se contente d'user du blanc et du gris, il réalise des sortes de trompe-l'oeil de bas-reliefs aux contours métallisés : Homme et Chien, (1937), Composition en blanc et noir, (1938). Il dispose aussi des masses non-figuratives* aux géométries indéterminées peintes tons ocre sur tons ocre : Formes abstraites métaphysiques, (1930). En 1944, il peint de grandes compositions pour l'hôpital Saint-Bois à Montevideo, dans une veine expressionniste* qu'il déjà employée pour son portrait d'Unamuno, (1941, BAB).
On lui connaît une toile figurative dépouillée aux sujets bordés à la Mathieu-Verdilhan*, Ice Cream, (1948). Il est aussi sculpteur, de 1924 à 1934.
Expositions : 1912, Dalmau, Barcelone; 1925, Fabre, Paris.
Rétrospective : 1975, Musée d'Art moderne de la ville, Paris; 1978, Rio de Janeiro.
Lieux publics : 1911, frise de l'Institut d'études catalanes, Barcelone; 1944, Pax in lucem, Hôpital Saint-Bois, Montevideo.
Citation(s) : Il a dit :
-Le vivant et l'abstrait s'identifient. Vie et géométrie. Homme et univers. À ce point de convergence s'installe le symbole. Mais il n'est ni illustration ni allégorie : il est un signe. Toutes les cultures primitives tournent autour; cela explique pourquoi leur art st toujours une expression géométrique, un rituel, quelque chose de sacré.