LIU, Wei

né en 1972 à Pékin, Chine ;1989, diplômé de l'académie centrale des Beaux-arts de Pékin ; vit à Pékin.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Résolument en marge de la facture traditionnelle de son pays ou du réalisme socialiste*. Il pratique la dérision des conventions dans un style qui s'apparente à celui de Delessert* revu par Lucian Freud*. Peintre de visages énormes et d' enfants aux chairs déjà vieillies, Born 1989 in Beijing, (1995), ou You Like Me  Why Not !, (1996).  Il donne à ces figures, frontales, aux yeux perçants, une présence qui semble contredire l'idéal conforme et rejoint ainsi la Nouvelle Objectivité*. Dans un camaïeu, il réalise des portraits aussitôt brouillés par des fumerolles envahissant le visage, voire sortant des oreilles, Businessman, (2000). Anonymat du genre humain, dont un spécimen diffère peu des autres. Dominante rose souvent, notamment pour un triptyque, Sans titre, (1987), dans lequel l'homme sous forme de bouledogue, montre sa faim de porc ou son désir de sexe pour le cochon, et sa tabacomanie, No Smoking, (1998).  
Il est aussi paysagiste, dans la même voie faite pour déconcerter; des forêts embrumées dans lesquelles on aperçoit des têtes coupées en voie de décomposition, Smoking, no Smoking, (1999) ou Landscape with Rabbit, (2001). Il isole des fleurs, ou une larve parmi des poils, Sans titre, (2004), devant entomologiste ou botaniste. Il montre, le contenu d'un estomac Indigestion, (2005, Saat), ou l'énorme étron.
Abandonnant la représentation, il dispose des verticales de largeurs différentes comme de très minces tuyaux d'orgue imaginaires, Purple Air, (2006).avec pour créer la perspective, un disque en arrière. Il crée un meuble tout en longueur, neutre, frappé de croix dont une extrémité seule est de facture chinoise, Gospel earsay, (2002) ; c'est une parodie de confessionnal dans lequel une personne lit la Bible et la passe au suivant.
Photographe en noir et blanc , il prend des fragments de corps nus, à leurs arrondis, de sorte qu'on pourrait l'assimiler à Bill Brandt* si ce n'est qu'il garde les pilosités, It Looks Like a Landscape, (2004). A base d'os à mâcher pour chien, il crée une ville effondrée, par un séisme ou par la mort des civilisations que représentent ses divers monuments, du Colisée au Guggenheim, Love it ! Bite it !, (2010, Saat).

Expositions : 1991, Banlieue de Pékin; 2001, Loft, Paris, (G); 2002, Paris-Pékin, espace Cardin, Paris, (G); 2005, biennale de Venise et Mahjong, Kunstmuseum, Berne, (G); 2009, The Revolution continues, Saatcvhi, Londres, (G) ; 2010, La Route de la soie, Tri Postal, Lille, (G).