MILINKOV, Ljubomir

né le 23 avril 1938 à Sovac, Serbie ; 1962, arrive à Paris;  autodidacte ; 1967-1978, vit aux États-Unis ; 1978, s'installe à Paris ; naturalisé français; 1982, créateur de tissus ; 1987, illustrateur; 1990, vit à Paris.
signature : en caractères romains et, exceptionnellement, en cyrillique.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Des acryliques pures ou mêlées à l'huile, léchées, au modelé ingresque, parfois mêlées d'huiles, dès ses premières images, Autoportrait, (1965), de front, coiffé d'une chapka surmontée du Sacré-Coeur de Montmartre, habillé pour moitié de la blouse slave, et pour moitié d'un complet, portant un gratte-ciel dans le bras serbe et une église à bulbe dans le bras occidental, le tout sur fond or. Un monde étrange, Le Progrès, (1992), une presse d'autrefois écrase une sphère terrestre, un singe stylite étreint une même sphère. Le rond tient une grande place dans son oeuvre. Un damier de ronds et c'est un troupeau de moutons vus de dos À l'autre bout temporal, Histoire de Bill, (1998), front de Clinton dominant un globe dont le fond uni est parsemé de toutes les allusions nécessaires à reconstituer l'affaire Monica Lewinsky, dans un rébus pudique. Continuité, donc, dans la technique. Entre les deux, des oeuvres plus folkloriques, plus chargées en motifs, en détails, en couleurs (ca 1965) ou simplement narratives, comme Basile le Bienheureux, (ca. 1975), ce paysan traînant sur sa charrette sa lourde maquette de la fameuse église moscovite La Terre, plantureux globe nourricier, mise à mal, Le Petit Déjeuner de Yalta, (ca 1990), durant laquelle elle est découpée. Les églises orthodoxes, havre de paix ou de dérobade, apparaissent vertes d'une germination végétale, enserrées dans un univers minéral hostile. De la même manière, il consacre des interprétations de l'arc de Triomphe, de l'Étoile ou de la tour Eiffel, La Tour Ljubomir,  $(1992). Il en va de même par la concurrence que subissent les gratte-ciel, entre lesquels poussent des colonnes de prés où broutent des moutons à la queue leu-leu que l'on prend pour des coccinelles (ca. 1994). Le mouton, animal inoffensif ou symbole grégaire, lorsque, plusieurs, alignés, sont fascinés par une lmpe à pétrole aux couleurs américaines, Attirés par la lumière (2000)? La pomme tient une grande place dans son iconographie, variations originales sur celles de Magritte* ou rappel de l'allégorie new-yorkaise. Lorsqu'il entre en anecdotes, il entre en même temps en art naïf*. Il frôle le surréalisme* et le trompe-l'oeil dans les détails. Magritte, qui le fascine, puisqu'il va jusqu'à détourner un de ses tableaux, Milmagritinkov, (1991). Ses thèmes séditieux, politiques, écologiques, antimondialistes et pacifiques sont ceux d'un imagier philosophe.

Expositions : 1972, Masur Museum of Art of Monroe, (P) ; 1973, 1984, Wally Findlay, New York, (P) ; 1991, Musée municipal de Mougins, (P) ; 1997, Salon Eurostar, Paris ; 2000, Halle Saint-Pierre, Paris, (P).