BALZAC, Alain
né en 1957 en France ; Beaux-Arts de Toulouse et de Paris ; vit à Paris.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : Les enfants d'avant la Seconde Guerre mondiale recopiaient aux crayons de couleur les pages de garde du Petit Larousse, consacrées aux pavillons nationaux. Balzac reproduit ce geste.
Mais entre-temps, les nations sont devenues plus de cent vingt, le hard edge* a fleuri, et Johns* a commencé avec le drapeau américain. Il fallait donc innover au cœur de toutes ces innovations.
Ce sera d'abord par l'imaginaire : on reconnaît d'emblée qu'il ne s'agit que de pavillons, mais ils sont irréels, mis à la disposition des nouvelles indépendances, ou des velléités françaises d'altérer les trois couleurs sans les modifier. Ils respectent la règle des à-plats stricts, bandes, triangles, emblèmes en canton.
Dans ce domaine où l'invention semble voir peu de champ, il travaille sur la matière : chaque couleur, et donc chaque à-plat, est réalisée dans une matière différente : huile, acrylique, gouache auxquelles se mêlent de la cire pour obtenir des craquelures. Un mot frappe parfois la partie centrale comme une devise, " Noise " ou " Cohues ". Car il a le culte des mots en caractères d'affiches sur fond nu ou sur photo tramée d'une ville désertée à laquelle ils crient des slogans ironiques : " Travail, Hygiène, Suicide ".
Du symbole de la puissance nationale à celui de la puissance pénale, il n'y a qu'un pas.
Ayant trouvé des diapositives de famille dans une décharge, il en tire des agrandissements de 100 x 0,75, et les frappe d'un paragraphe du code pénal qui prend sa saveur lorsqu'on lit : " Nul n'est responsable que de ses propres actes " en voyant une touriste affalée au pied d'un Greco, à Tolède.
Expositions : 1984, École des beaux-arts, Paris ; 1988, 1997, Praz-Delavallade, Paris (P) ; 1990, Valence, Espagne (G).