BERTRAND, Jean-Pierre

né en 1937 à Paris, France; assistant de réalisateur cinématographique; 1990, grand prix national de peinture; vit à Paris. .

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Minimalisme* du papier colorié; vidéo*, peinture, photos; travail sur des modules, des carrés placés en rectangles verticaux (à l'instar de Kelly* et des autres initiateurs américains), suite de petits cadres alternant ses deux couleurs, le rouge et le blanc, coffrets aux 5 (6?) faces colorées de blanc et de taches rouges, comme des laques, etc. Quarante-huit feuilles griffonnées, à la Twombly*, rangées par suites superposées de douze, données à voir derrière une grille posée 3 m en avant qui crée le champ de la perspective, annihile la platitude, installation* de 75 kg (poids moyen d'un homme), de gros sels répartis dans 481 boîtes métalliques identiques, etc. Tout cela apparaît comme une " distraction " aux trois sens du mot : extraire, changer d'idée, suivre le hasard. À la fin des années 70, il témoigne d'une recherche du religieux, au sens étymologique, d'abord par ce Photogramme au sucre, (1978), aboutissant à une sorte de damier par déplacement du morceau, puis, entre autres, par l'utilisation des pigments naturels posés sur le papier dans l'attente et l'observation ue la transformation atmosphérique va y apporter, Quatre Mouvements pendulaires, (1983, MNAM), le sel, le miel, le citron, ou le mélange du minéral, de l'animal et du végétal, 6 Barres, (1985-1987, MAMStE), Sans titre, (1988, EAC), s'apparente à l'art concret*. Certains de ses papiers, déployés en rouleaux verticaux, ont la légèreté ornementale de paravents japonais, marqués de leurs taches d'or. Les mêmes variations, dessins à la plume en suivant les quadrillages du papier, pour tacer des volumes cubiques élémentaires, en perspective, dotés de numéros, ou de simples rectangles monochromes rouges, encadrés de fer, Volumes synallagmatiques, (1991, MAMStE). Sculpteur, il pratique les mêmes déclinaisons en matière noire. Cinquante-quatre lettres bleues ne viendront pas à bout du verbe, (1998, FRAC PACA) rangent les 54 lettres de la phrase, en néons bleus, dans un ordre d'affinités graphiques et rendant le texte illisible. Sa source principale d'inspiration, voire son unique source, lui vient de Robinson Crusoë, dont il décline plastiquement tous les aspects de la vie sur son île : chiffres, exploitation des produits naturels, principalement. Il reprend le chiffre 54 par intérêt vraisemblable pour la kabbale, en montrant autant de petits cadres noir entourant une pâte épaisse de la couleur du cédrat dont le coup de pinceau assure seul l'originalité; l'oeuvre est placée entre deux zones violemment éclairées de jaune, Ethrog, (1999). Ces différentes expérimentations, Il les poursuit tant dans ses papiers monochromes laissant affleurer des traces, Red, (2005) ou révélant des coups d'instrument Yellow-Green, (2005) que dans ses brèves inscriptions au néon.

Expositions : 1970, Stadtische kunstsammlungen, Ludwigshafe (P); 1972, Sonnabend, Paris, (P); 1985, Beaux-arts de Dunkerque, (P); 1999, biennale de Venise; 2002, 2006, Michel Rein, Paris, (P).

Lieux publics : vitraux de l'église de Bourg-Saint-André.