CONSTRUCTIVISME

Type(s) : Artiste

Présentation : Théorie exposée le 5 août 1920 à Moscou par les sculpteurs Gabo* et Pevsner*, sous le titre " Manifeste du réalisme ", devenu, dans l'usage courant, le Manifeste du constructivisme. Cette théorie exprime " la conviction de pouvoir appréhender l'essence de l'art et de la construction logique du onde par la mise en évidence de structures dissimulées derrière la surface des choses et le pouvoir de rapporter ces relations objectives " (Dieter Bogner). Proche du suprématisme* de Malevitch* et Lissitzky*, ce manifeste est l'un de ceux de l'art abstrait* géométrique. Tatline* est considéré comme fondateur, avec ses premiers Reliefs picturaux de 1914, Le constructivisme accepte la diagonale que refusent et le suprématisme originel et le néoplasticisme*, comme il porte plus d'attention à la matière. Enfin, et surtout, le constructivisme a une approche plus fonctionnelle de l'art, avec son souci d'intégrer l'espace et le temps : on part d'une forme géométrique et elle peut être transformée en l'ossature d'un objet utilitaire. Si les inspirateurs en sont le cubisme* (notamment les reliefs de Picasso*), et le futurisme* - le vorticisme* leur est quelque peu postérieur -, la diffusion de ces idées est assurée par le Bauhaus* et le groupe d'Hanovre, en 1920. En novembre 1921, une résolution d'artistes soviétiques productivistes rejette toute création de formes pures. La montée du stalinisme et de l'hitlérisme arrête la possibilité, pour les artistes constructivistes, de s'exprimer dans leur pays et d'aucuns se réfugient en Suisse. Depuis 1945, les épigones sont innombrables et l'art optique* lui-même s'inscrit dans cette lignée.

Musées : Landsmuseum d'Hanovre. Le cabinet réalisé à Hanovre, en 1927, par le peintre et architecte suprématiste Lissitzky y est reconstitué; les nazis l'avaient détruit en 1936. Des peintres contemporains, s'inscrivant dans la ligne du constructivisme, sont exposés aux côtés de leurs aînés présents dans la collection de Lissitzky. La conception elle-même du cabinet par son auteur, qui était ingénieur, se caractérise par le souci du confort optique. Pour inciter le visiteur à créer activement son champ de vision, les murs ont été remplacés par une alternance de lattes parallèles en épi, blanches d'un côté, noires de l'autre, le cabinet ne comprenant que des formes géométriques limitées ces couleurs et au gris et rouge. Une autre reconstitution de ce cabinet figure au Van Abbe Museum d'Eindhoven.