FRASER, Calum
né en 1956 à Édimbourg, Écosse, Royaume-Uni ; 1974-1978, Slade School, Londres ; 1978-1980, Beaux-Arts de Paris; 1983, s'installe à Paris.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : À l'huile et à l'aquarelle, peintre de figures et de paysages. Dans ses huiles, il reprend l'univers de Guinan*, désespéré et pathétique. Ses personnages sont surpris dans leur solitude, même si c'est celle d'un bar. Il les place dans une atmosphère lourde et mordorée, d'une palette surabondante où des touches marbrées et acides grincent dans une tonalité générale de cuir de Cordoue aux décors chargés des moquettes et des papiers peints. La lumière est tamisée, l'univers gris des intérieurs de Dickens. Il manie aussi l'allégorie, mêlant subtilement les époques et les objets sans rapport avec leur environnement. Les portraits sont ingrats, la chair grumeleuse est triste. Ses paysages réinterprètent les antiques d'Hubert Robert. Quant à ses aquarelles de très grand format, jouant de l'imbibition de la matière par le papier, il obtient des effets ornementaux de moire; il dote ainsi ses gares, ses bâtiments anciens, ses ruines, d'un frémissement, d'une aura embuée et enfumée. L'autre lieu de l'étourdissement, ce sont les music-halls aux spectacles épicés d'érotisme, les bordels à la Toulouse-Lautrec, le clowns, tristes bien-entendu. S'il est coloré modérément, de ses figures émanent la même tristesse que de celles de Gruber*. Les enfants pleurent, les adultes sont résignés et les nus de femme sont décharnés comme à la sortie des camps, Nu argentique, (ca. 2007). En cela, il est émoin de son temps, celui de la crise mondiale et de ses répercussions sur les masses. Shampoing, (ca. 2007), est peint avec des "hésitations" à la Ensor*.
Expositions : 1979, Peinture fraîche, Paris, (P) ; 1982, Édimbourg, (G) ; 1987, 2009, Lavignes-Bastille, Paris, (P).