GAUTHIER, Dominique ( Dominique Gauthier Dominguez, dit )

né le 1er août 1953 à Paris, France ; Beaux-Arts de Montpellier ; 1979-1993, enseigne aux Beaux-Arts de Montpellier ; 1993-2000, à l'École naionale d'art de Cergy-Pontoise ; 2000, aux Beaux-arts de Pars ; vit à Assas Lavérune, Hérault.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il estime que la peinture de chevalet est remplacée par la peinture murale et que n'existe donc plus la contrainte du support aux limites précises, ni celle de la tradition, ni celle aux limites variées, dite shaped canvas*. Il restitue à la peinture la notion de la dimension de la surface, de la forme dorénavant libérée. Il morcelle sa toile ou la construit par assemblage de morceaux, ménageant des vides, des découpes intérieures, selon la forme qu'auparavant les peintres donnaient au contour de leur sujet SUR la toile. Sa construction se fait souvent autour du T oblique. Il incorpore dans une même oeuvre, sur une même surface, plusieurs formats, qu'ils soient cercles, carrés, triangles ou ovales. Cet assemblage une fois réalisé est destiné à être agrafé à même le mur. La couleur éclate dans le refus du noir, lumineuse et scandée dans un mouvement giratoire. On y lit des bouquets de fleurs imaginaires, des semis de pastilles, des gerbes vibratiles, et l'on se prend à penser au Matisse* des dernières années, même si la simplification des formes est, ici, absente. Cette référence non dite à Matisse devient plus explicite en 1982 quand il peuple ses toiles de corps aux contours souples. Mais si les heureuses couleurs méditerranéennes sont toujours là, elles se trouvent brouillées par des mélanges pressés et dégoulinants. Le trait noir, épais, large, sinueux marque l'oeuvre d'arabesques souples qui, elles aussi, ramènent à la prestesse de Matisse. Le trajet n'est pas loin du néo-expressionnisme*, dans le fouillis duquel se détachent des silhouettes académiques, torrents de peinture approximative, rebuts de plâtres ou de toiles empesées, rubans adhésifs se croisant à angle droit et fournissant le matériau d'une série intitulée Opéras spartiates, (1984). Cette voie est dès lors suivie, Le Jardin après Auschwitz n° VI, (1988, FNAC, Paris), allégorie non-figurative* d'un contrepoint de parterres et d'une colonne de fumée. Nouvelle étape dans les années 90. L'usage de la toile traditionnelle est repris, sur laquelle il transfère des arabesques exécutées sur une feuille pliée en quatre de telle manière que, dépliée, elles soient surmultipliées en parfaite symétrie. Les lignes gonflées sont biomorphes; on y lit des orteils, des doigts, des contours de visages, des phallus, des formes à la Arp* ou des lombrics en spirales. Ces dessins sont reportés au tube d'acrylique sur la toile, nantie d'un carré, de caillebotis, de cercles éclatés comme des étoiles au firmament, toujours de couleurs pastel un peu grinçantes. Dans le même temps, il plante des clous sur le support, y attache une ficelle au bout de laquelle se trouve un crayon et trace un entrelacs de spirales; cela fait, il peint des intersections e ces courbes qui se recoupent et conquiert une nouvelle dimension de la liberté de peindre. Cette conjonction dans les formes, du classique et du baroque, de l'ordre et du désordre, illustre l'expression " le style et le cri ". Il les nomme Arlequinades, (1992-1994 et 1996-1997).
Depuis 1992 il y songe ; à compter de 2008, il en est hanté. Le cercle, l'anneau, le cycle, le cerceau, le disque, la circonférence. Au départ c'est un travail au compas qui multiplie les déclinaisons de ronds rangés et superposés, Hostinato, (2001)  ou rayés comme les anciens vinyl, Orphique, (2001) dont les sillons seraient éjectés par un tournoiement centrifuge. La couleur se fait prépondérante, et des nodosités apparaissent, Passages, (2005) ; suit el l'enchainement des cercles comme au cirque, Enchantés, (2006), roses soutenus et rouge. La circonférence s'épaissit, se multiplie et se fait anneau d'acier au tumeur internes.,Cantos, (2009) Il révèle aussi l'échec du rond, quand en couleur il se déforme et se contracte,  sul sur le support, Réponses, (2003 ou Choeurs, (2008). Il n'est plus que tache génératrice de géométries, Réponses à la Réponse, (2009). C'en est terminé de l'ordre  et de la containt : ; les cercles deviennent lasso, les lassos ondulent, le rose est partout, Quadriparti Lécythes, (2011).

Expositions : 1975, Musée de Longchamp, Marseille, (G); 1976, Salon de Mai, Paris ; 1977, Maison de la culture, Hambourg, (G); 1978, musée Ziem, Martigues, (P); 1980, Wentzel, Hambourg, (P); 1981, Jean Fournier, Paris, (P); 1993, 2001, Musée de Céret, (P) ; 1998, gal. Filles du Calvaire, Paris, (P) ; 2012, Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer, (P).