GODEG, Karl ( Karl Goldberg, dit )
né en 1886 à Reichenbach, Saxe, Allemagne ; 1911-1912, Arts décoratifs de Dresde chez César Klein* ; 1913-1914, séjourne à Londres ; 1914-1918, mobilisé aux armées ; 1919-1921, Beaux-arts de Dresde ; 1921, modifie son nom et donne des cours de peinture ; 1939-1945, à nouveau mobilisé ; 1945-1957, enseigne à l'université de Berlin-Est ; ca.1950, destruction de son atelier ; 1958, s'installe à Berlin-Ouest ; 1970-1980, enseigne à l'université populaire de Berlin ; 1967, mort de sa femme et renonciation à la création ; 1982, meurt à Berlin.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : Des débuts de cette carrière à élisions dues aux totalitarismes, quelques pastels survivent, un Chemin, (1923, une Eglise,(1924), orientalisante, des Marine,(1929), et une évocation montagneuse, (1938) d'une sobre linéarité ; quelques portraits aussi à l'aquarelle ou au crayon gras, du même traditionnel, dont de 1929 à 1945, des dessins académiques de vedettes du cinéma allemand. Jusque là rien que de très traditionnel.
L'année 1952 est consacrée à un surréalisme* aux couleurs fortes, dans des compositions qui sont dans la ligne de Dali*. Une aquarelle de 1955, assemble des personnages et des animaux fantasques aux yeux percés comme s'il s'agissait d'images vert-de-gris sur fond noir. On songe à Balint*. Deux Autoportrait, l'un traditionnel (1946), l'autre expressif, (1956), sans oublier l'exceptionnel Tekla, (1947), puisant son style dans la Nouvelle objectivité*.
La palette paysagiste s'affermit pour un paysage surréaliste* fait de lacs s'entrecroisant, (1957) et des chutes de grappes cellulaires, couleur ferme sur fond pâle, avec parfois, et dès 1958, certaines synapses soulignés qui annoncent sa première grande période, le nuagisme*. Sans titre, (1958), qui s'ouvre avec dans la disposition des nébulosités, le rouge sous-jacent au vert-de-gris, un rappel des nuées de la Création de la Sixtine, ou encore, c'est un mélange de noirs et de gris, aux reflets argentés que l'on rapproche du ciel de Tolède dans la peinture du Greco, (1961).
En 1960 et, exceptionnellement semble-t-il, il construit son informalité globale de petits carrés coutelés, avec une croissance du gris vers le centre jaune.
De 1960 à 1965, c'est la seconde grande période, celle des apparitions ; sa matière est un brouillard de poudres d'or et d'argent, fin à l'extrême, étendu sur la toile et rehaussé plus que discrètement d'un soupçon d'améthyste ou de carmin. Il y a les toiles qui ne montrent que les nébulosités et il y a celles, plus nombreuses, qui font apparaître d'un au-delà des fantômes, les bras étendus, les orbites creuses, en état d'ascension. A compter de 1960, il résille la toile de fils doré, en léger relief qui tracent des arabesques. Il mélange aquarelle, gouache, détrempe à la caséine et cire. Avec Formes à deux, (1965), s'ouvre une nouvelle période, toujours informelle, de nuages gris, gonflés, sur fond noir.
En 1967, à la mort de sa femme, il annonce renoncer à la peinture et ne travaille plus qu'en amateur, renouant avec l'académisme forcé des années de plomb. Cependant, encore une toile marquante en nid d'abeilles, (1979). Et puis, une étrange Apparition, (1980), tête de femme hallucinée dans une dominante de verts et dans une manière qui rapproche des Helleu ou des Henner.
Expositions : 1958, Kunstamt Wedding, Berlin, (P) ; 1959, Ducan, Pari, (P) ; 1966, Musée Karl-Osthaus, Hage,n (P) ; 2002, 2005, Alain Margaron, Paris, (P).