GROSZ, Georg, ( George Grofs, dit )
né le 26 juillet 1893 à Berlin, Allemagne ; 1909-1912, Beaux-Arts de Berlin; 1912-1914, Arts décoratifs de Berlin ; 1913, premiers collages et photomontages ; 1914-1915, et 1917, deux fois mobilisé, et déclaré inapte ; 1916, change son nom et adhère à Dada*; 1919-1920, adhère au parti communiste ; 1921, 1923, 1928, condamné pour antimilitarisme ou obscénité ; 1932, part pour les États-Unis ; y fonde une académie ; 1932-1945, enseigne à l'Art Students League ; 1937, figure à l'exposition de l'Art dégénéré*; 1938, 285 oeuvres sont saisies par les nazis ; est naturalisé américain ; 1947-1952, enseigne aux Beaux-Arts de Columbia University ; 1958, élu membre de l'Académie des Beaux-arts de Berlin; 1959, revient à Berlin et y meurt le 6 juillet.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Peintre
Présentation : Dessinateur satirique et caricaturiste, ses premiers dessins, collages et photomontages datent de 1912. Sa première huile date de 1915, Nocturne, (Berlin-Sud), (NNG); il y rend l'atmosphère survoltée des futuristes* par un style syncopé. Son trait est mordant, sa mise en page tumultueuse, en plongée, Le Malade d'amour, (1916, KNWf), Grande Ville, (1916-1917, Th-B), Explosion, (1917, MoMA), cité toute rougeoyante d'attentats, ou, au contraire, en contre-plongée, avec plans simultanés, A Oscar Panizza, (1917, SS, et Th-B). En 1917, Les Petits Cartons de Grosz (20 lithos) et Les Premiers Cartons de Grosz, et en 1920, Gott mit uns, Remember Uncle Augst, the Unhappy Inventor, (1919). Les prostituées côtoient les nantis avec complaisance. Il s'inspire du style de De Chirico*, paysages métaphysiques et têtes ovoïdes, dans une atmosphère d'absence, il crée l'angoisse, Sans titre, (1920, KNW, Automates républicains, (1920, MoMA). Sa férocité vériste* et sa thématique le rendent proche de Dix*, son graphisme restant toutefois plus anguleux et plus caricatural. Jour gris, (1921, NNG), son profiteur de guerre s'y pavane, décoré, tandis que le mutilé frôle les murs ou ses bourgeois enrichis, un intellectuel forcé à mendier, Scène de rue à Berlin, (1928) ; Les années venant il devient moins frénétique, Portrait de l'écrivain Max Hermann Neisse, (1925, KM), Scène de rue, (1925, Th-B). Il rapporte la vie quotidienne des rues berlinoises, de la mode des années 30, tout en lançant encore, de temps à autre, des piques acérées, comme Christ au masque à gaz, " Tais-toi et fais ce que dois ", (1927) ou Circé, (1927, MoMA). Suit une série d'aquarelles de nus, de 1928 à 1930, qui s'apparentent à la technique floue de Pascin*, avivée. Puis viennent des toiles figuratives mais lyriques, Polarité, pays apocalyptique (1936), où le feu s'oppose aux vagues, Caïn ou Hitler en enfer, (1944), cuivré le dictateur geignant sur un tas d'ossements, et le réalisme magique* pour Danse de l'homme gris, (1949).
Expositions : 1920, Neue kunst-Hans Goltz, Munich, (P) ; 1924, Paris, (P).
Citation(s) : Il a dit :
- Je fais reculer la couleur. Mon art devait être à la fois un fusil et un sabre; mes plumes à dessin n'étaient que des brins de paille vides et inutiles dès lors qu'elles n'étaient pas mises au service du combat pour la liberté.
On a dit :
- Grosz est le grand poète de la rue révoltée. (Pierre Mac Orlan).