INDIANA, Robert, ( Robert Clark, dit )

né le 13 septembre 1928 à New-Castle, Indiana, États-Unis d'Amérique ; 1945-1946, John Herron Art Institute ; 1947-1948, Munson-Williams-Proctor Institute, Utia ; 1949-1953, Chicago Art Institute; 1953-1954, Edinburgh College of Art, Écoss e; 1954, histoire de l'art, université de Londre s; 1955, s'installe dans Coenties Slip* à New York ; 1959, découvre l'île de Vinalhaven, Maine ; 1978, s'y installe.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : En 1957, après sa rencontre avec Ellsworth Kelly*, il peint en hard edge* des feuilles de gingko, dans une forme doublée en hauteur, irréprochable, Gingko, (1958). Dès 1959, il mène une démarche pop*, à la fois de sculpteur et de peintre.Le sculpteur se saisit d'objets de récupération pour en construire, en les fixant sur bois, des tableaux, Sun and Moon, (1960), ou des stèles, Mate, (1960, WM) ou Zig, (1960, LMK). Ces dernières qu'il appelle génériquement Hermès, sont, à l'instar du dieu, nanties de roues de bicyclette. C'est ce même cercle qui va servir de base alphabétique à sa peinture. Celle-ci est construite comme une rose des vents métamorphosée en flipper; il y recueille de manière froide, lisse, impersonnelle, chiffres, lettres, phrases en cercles, peintes au pochoir, avec l'aide d'assistants. Les couleurs violentes de la publicité agressive, il les récolte dans la rue et les conduit au musée. Il n'y a aucun arbitraire dans ses compositions de lecture énigmatique, mais une symbolique cryptée qu'il est le seul à pouvoir expliquer : telle lettre est l'initiale du prénom d'un ami, tels chiffres indiquent une date, Eight, (1960) ; s'il peint un diptyque EAT/DIE (1960), c'est à la fois parce que son père meurt en prenant son petit déjeuner et que les derniers mots que lui adresse sa mère avant de mourir sont " as-tu mangé? ". Au-delà de l'anecdote qui sous-tend chacune de ses toiles, il fournit à l'Amérique l'héraldique dont le manque de siècles l'a privée. American Gas Works, (1962, LMK), suite de chiffres et de texte, au centre de cercles ajustés comme des rouages de montres sur des géométries. Il travaille beaucoup par séries thématiques comme celle envoyant à Marsden Hartley* (1989-1994), dans laquelle il crypte l'initiale d'un ami, alors qu'Hartley a dédié ses toiles à Karl von Freyburg, l'amant dont il est séparé par la guerre de 14-18.
De 1961 à 1969, il multiplie les Autoportrait, en traçant dans le cercle les figures géométriques rendues possibles grâce au compas, et d'abord l'étoile, frappée d'un chiffre, celui de l'année, et portant en demi-cercle à la base le mot INDIANA; ce sont les plus complexes de ses compositions qu'il reprend pour Picasso, en 1974, et pour Carter, en 1980, doté de la phrase :  A honnest man has been President. 
Il y a surtout son fameux LOVE, dont le O est toujours penché en italique, de The Great Love, (1966), simple ou composé en deux ou quate panneaux opposés, créant des abstractions géométriques à base de lettres, Love Rising, (1968, LMK), jusqu'au LOVE sculpté, de Central Park et d'ailleurs (1996). Repris en hindi, Prem, (2007). S'il peut rendre sa toile plus complexe, Tintinnabulaton, (1962), il n'use le plus souvent que de trois couleurs dont le rapprochement procure un certain effet optique, comme les raies de couleurs de 1977.
Sa célébration de l'Amérique devient tout à fait explicite avec les toiles consacrées à chacun des Etats de l'Union, Alabama, (1965, Miami University), ou à des héroïnes, The Metamorphosis of Norma Jean Mortenson (Marilyn Monroe), (1967), l'une des rares compositions à montrer aussi une figure (après le diptyque Mother and FatherThe Seventh American Dream, (1998) dédié à Grace (Kelly), IsadoraJosephine (Duncan), (Baker). Cette peinture si lisse s'accompagne de deux autres séries de sculptures, l'une tout aussi lisse, les Colonnes, (1964), reprenant le même mot sur bois, l'autre sauvage, totémique, avec les éternelles roues, Thoth, (1985) ou Eve, (1997).
Prem, (2007), en 8 ex. aluminiumpeint en écarlate. 

Expositions : 1962, Stable, New York; 1989, Serousi, Paris.

Rétrospective : 1968, Philadelphia Institute of Contemporary Art ; 1998, Musée d'Art moderne et d'art contemporain, Nice ; 2013, Whitney, New York, (P).

Lieux publics : 1958, Crucifixion, Stavrosis, St. John the Divine, New York.