LOPES CURVAL, Catherine

née le 9 mars 1954 à Bayeux, Calvados, France ; 1972, Arts décoratifs de Pais.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Elle débute, de 1974 à 1984, sous l'influence des pop* américains photographiques, surtout de Wesselman*; comme lui, elle reproduit, allongés, les gros plans des corps. De 1983 à 1985, elle est expressionniste*. Des personnages aux contours matissiens* sont brossés en traits de plumeaux et s'affrontent dans une mise en page turbulente dans des intérieurs éclatés qui s'accordent à leurs sentiments. À compter de 1985, l'homme, et surtout la femme, nus, sont confrontés à la ville. Une ville géométrisée, avec des bâtiments en tours, sans fenêtres, se découpant comme des créneaux sur le ciel grège de la toile non-peinte. Les angles des rues sont des étraves de navire, comme le sont les bouquets d'arbres élongés. Ces masses oppriment les piétons, les voitures, miniaturisés, écrasés sur un sol qui est une mer d'asphalte. Ils sont les faire-valoir d'un décor oppressant qui s'ouvre en sous-décor d'habitation éclatée où ils peuvent se retrouver dans une salle de danse, pour fumer, torche allumée, sur u long escalier en diagonale. Les noirs fluorescents agissent en contrepoint de la palette mate et terne, limitée aux terres de Sienne, aux verts-de-gris et aux violets. Comme chaque zone de la toile a sa valeur propre, l'ensemble y gagne un sens décoratif que l'austérité des moyens ne rend pas évident. L'accident la hante, de ses personnages écrasés par leur environnement même; elle le conjure en ironisant : planche à voile dérapant sur un pic montagneux, naufrage sur un radeau dans New York, ou sauvetage d bateau en perdition, dans la gueule d'un cachalot. Pour créer cette atmosphère dramatique, elle recourt à toutes les techniques du cinéma, gros plans, plongées, spots, effets spéciaux. Elle refait en petits formats les sujets de ses grandes toiles, mais l'oppression a moins l'occasion de s'y manifester. Mieux, elle peint un ensemble de 100 images différentes en carrés sur une même toile, Mise au carreau, (1999) et Rentrée, (2011). Un titre, Au bord de la nuit, (1990), pourrait s'appliquer à l'ensemble de cette oeuvre forte et inquiétante, frôlant le métaphysique*. Il n'est pas étonnant, dès lors, qu'elle s'inspire du Procès dans sa série 'K', (2002-2003). Avec Rayons, (2008), elle reprend les carrés multiples entourant les livres entassés dans le carré central et y faisant allusion. Un petit rat perdu sous une guirlande fleur  bordant toutes les catastrophes du monde, Tsunami, (2011).

Expositions : 1975, Salon de la Jeune Peinture, Paris ; 1981, Centre culturel, Tunis, (G) ; 1983, 1987, Jacqueline Moussion, Nantes, (P) ; 1985, Brigitte Rocout, Paris ; 1989, 1993, Humphrey, New York, (P) ; 2000, 2009, Patrice Trigano, Paris, (P).