GRAFFITI

Type(s) : Mouvement

Présentation : Historique
Ernest Pignon-Ernest* est en quelque sorte un précurseur de cet art éphémère, lui qui, en 1968, parsème dans les rues de Paris des sérigraphies de Rimbaud. D'aucuns attribuent à Ray Johnson* l'initiative. Lorsque, en 1971, apparaît le nébuliseur, les tags des bombeurs* se mettent à proliférer.
Comme à Philadelphie, ca. 1960, d'abord, à Los Angeles en 1972 avec Asco*, à New York, à compter de 1971, avec Taki 183*, au nord de Manhattan, dans les quartiers déshérités du Bronx. On proclame The Death of the Phonic, The Revbirth of the Iconic. Du simple signe, signature maniaque, affirmation de soi, marquage de territoire, connue depuis l'antiquité sur les bâtiments ou les arbres,  le tag se trouvent bordés, élargis, ornés de sujets accessoires, et posés sur des  couvertures plus larges de surfaces provisoires, ou non, ils deviennent masterpiece. Un métro complètement recouvert apparait en 1974, Whole-Car.
D'aucuns estiment que les graffiti trouvent leur origine chez les petits cireurs de chaussures de Los Angeles, le plus souvent des latinos qui, dès les années 1930, auraient employé leur cirage pour marquer leur territoire ; cela aurait donné le style Cholo, par opposition au style hip-hop, new yorkais ; d'autres parlent des soldats américains inscrivant sur tous les lieux de leur passage Kilroy was Here, accompagné d'un petit bonhomme chauve.
Phénomène de société, issu du mouvement hip-hop* du Bronx en 1975, coïncidant avec la ruine de la ville de New York et, à la fin des années 1980, séquelle du mouvement hippie, lié à l'anarchisme, la drogue douce, le pacifisme, les simples tags posent des problèmes, plus larges chaque année, de nettoyage public avec, en 1987, pour le seul Paris, 100 000 m2 à effacer.
En France
En 1984, des graffeurs se mettent à l'œuvre sur la palissade fraîchement posée dans la Cour Napoléon du Louvre à l'occasion du début des travaux de la pyramide de Pei. Les dénommés Dee Nasty, Bad Benny et Webo célèbrent Noël à la RATP sur des voitures de la ligne 8. Parmi les terrains de prédilection, le métro et les catacombes de Paris. À la différence des new-yorkais issus des minorités ethniques, les parisiens ne sont pas des autodidactes mais sortent des Beaux-Arts, des Arts déco ou des Arts appliqués. Lorsqu'ils quittent les lieux publics, les meilleurs adaptent leur manière aux dimensions des toiles de chevalet; ceux qui se contentent de transposer des sections de leur fresques n'évitent pas l'artifice.
En Argentine
Le Pixaçao fleurit Buenos Aires. Graffitisme fruste qui consiste en un geste de révolte, accompli de nuit, dans une dangerosité extrême et qui n'a comme objet de souiller pour s'affirmer.
A Mosccou
Un groupe de 9 artistes, à l'intitiattive de Kirill Stefanov, se réunit en 2005 pour pratiquer les arts de la rue dont le graffiti ; ils s'intitulent Zukclub,  c.a.d. "Là où s'est envolé le zèbre", Zuk étant formé des premières lettre cyrilliques de Zebra Flew Where. Leurs compositions est sophistiquée et plus proche des murals que de simples graphisme, 
Parmi les graffeurs
Al Diz, Ash II, André Atlas, Bansky*, Baugeste*, Bérurier noir, Bla=bla=bla, Blek le rat*, Blitz, Brando, Chaz Bojorquez*, Crash*, Cope2*, Claude Costa*, Daze*, Shannon Dawson, Jean Faucheur*, Jane-Doe*, Frenchie*, Fusion, Futura 2000, (Lenny Mc Gurr), Garance, Gregory, Richard Humbleton, Croko Jakino, Jay One, Jérôme Mesnager*, Jonone*, (John Andrew Perelo), Miss Tic*, Miss Van, Groupe X. LA II, (Angel Ortiz), Moulinex, Moze, Nemo, Obey, Shepard Fairey), DX PRAOT, Paella Chimicos*, Rascale*, Raske, Samo, ( Jean-Michel Basquiat*), Seen, Sharp*, Skki, Spave Inaders, Sun 7*, Tanc, Tom-tom, Zeus, Gérard Zlotykamien* Doni White*et des groupes comme Basalt, Force alphabétique, ou V.L.P.*, regroupant diverses signatures.
Etant, aux yeux e l'ordre public, délinquants, ils se réfugient derrière un psuedonyme/
Vocabulaire
Le graffiti venant d'Amérique, développe tout un jargon : biting, emprunt ou ajout à un graffiti préexistant ; bombers*, buffing, recouvrement partiel de graffitis ; cloudiness, couche d'à-plat monochrome ; crossing out, recouvrement d'un graffiti par un autre ; lettering ou writing, inscription de lettres inexistantes ; tag, simple marquage (littéralement, "étiquette") ; outline, bordure du tag qui lui donne sa profondeur.
Récupération
Depuis l'époque de la spontanéité, le graffiti est entré dans celle de la commercialisation. Les boutiques font appel aux graffeurs pour décorer leur rideau, les camionneurs, leur véhicule. Les marchands les vendent telle la Fashion Moda, dans le Bronx, Sydney Janis à New York, Patti Astor dans Manhattan, ou Speerstra à Genève.
Depuis 2002, un festival "Kosmopolite", se tient en juin à Bagnolet. Une exposition au Grand Palais de Paris, une autre à La Fondation Cartier, en 2009.
Une technique urbaine sauvage entre en galeries et en musées sur support traditionnel, souvent du "copié-collé" venu d'un original de la rue. Ou complètement différent lorsque le graffeur cesse de l'être pour devenir artiste rangé, recopiant leur pièce historique et participant aux manifestations officielles.


Expositions : 1991, Musée des Monuments historiques, Paris ; 1999, espace Ricard, Paris ; 2006, Musée de Brooklyn ; 2007, Abbaye d'Auberive ; Musée international des arts modestes, Sète ; Musée Paul Valéry, Sète ; 2009, Grand-Palais et Fondation Cartier, Paris.

Musées : Museum of Modern Art, New York ; Victoria & Albert Museum, Londres ; musée des civilisations d'Europe et de la Méditerranée, Marseille.