LAURIN, Gabriel

né le 22 février 1901 à Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, France, fils d'un chypriote qui ne le reconnaît pas ; 1915, apprenti mécanicien à l'école de marine militaire de Lorient ; 1917, blessé à la main droite par une explosion dans l'atelier de navires de Rochefort, s'ampute; réformé; 1917-1922, petis métiers; 1922-1930, Beaux-arts d'Aix-en-Provence ; 1930, Grande Chaumière*, Paris ; 1935, premier de nombreux mariages-divorces et liasons-séparations ; 1941-1945, Résistance ; 1949, s'installe dans un atelier-galerie, Faubourg Saint-Martin, à Paris;  1971, cancer des os ; 1973, meurt le 20 février 1973 à Aix; inhumé au cimetière Saint-Pierre, Aix-en-Provence.
signature : à compter de ca. 1930, et le plus souvent, Gabriel Laurin d'Aix.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Son style, toujours de qualité, est aussi changeant que sa vie sentimentale. De 1924 à 1934, dans ses dessins de figures comme dans ses peintures, Pêcheurs, (1929) ou Tête d'expression, (1933) , il y a un air de Laethem Saint-Martin*. Gustave Desmedt* n'est pas loin. Il se ressaisit, géométrise l'environnement pour Les Musiciens, (1931). On le retrouve avec La marchande de légumes, (1942, Fnac), coloré cette fois. Suit une période réaliste, sombre, avec des ombres dans l'ombre, Montée de Célony, (ca.1935). Des toiles personnelles dans la lignée de l'Esprit Nouveau*, Jeune homme à la guitare, (1929) ou Autoportrait à la fleur, (ca.1936), rondeurs et sobriété. Il tombe sous influence picassienne* dans la distorsion des figures, de Trois personnages au café, (1942) à Femme assise dans un fauteuil, (1956-1959). La Cuisinière, (1944) et La Commode rouge, (1944), sont redevables à Brusselmans*. Une autre période personnelle est faite de longues trainées du pinceau dans une atmosphère crépusculaire, Canal, (1952) ou Environs d'Aix-en-Provence, (1968). les plages jaunes sont la seule source de clarté. Le style devient maigre, Champs de blé, 1954, avec au loin, le pont du Gard, ou Les Blés noirs, (1955), de bord à bord, tiges et épis laissent un soupçon d'arrière-plan au sommet de la toile. Avec des couleurs limitées, noir, jaune, rouge, il remplit tout ce qui est métallique dans La Gare de marchandises à Aix-en-Provence, (1956). De a linéarité, il pase à la légèreté, Carnet d'études, paysages, (1959-1963), ou Les Hirondelles, laissant les sujets se détacher d'un fond libre. Dans ses sites urbins, aux couleurs violemment contrastées, Saint-Sauveur, (1959) au Le Cloître de Saint-Sauveur, (1960), il anticipe un Bioulès* de 1979 et comme lanuit étoilée l'attire, il l 'évoque dans des cercles lumineux que n'auraient pas récusés les futuristes*, Le Cours Mirabeau, la nuit, (1964). A compter des Libellules, (1969) jusqu'à Toupies, (ca.1971), il recourt aux motifs décoratifs.

Expositions : 1933, Appartement de Darius Milhaud, Paris, (P) ; 1946, Denis, Paris, (P) ; 1970, Katia Granoff, Paris, (P).

Rétrospective : 2006, Musée Ziem, Martigues.