BOYADJIAN
Bétros Boyadjian, photographe arménien à Alexandrie, s'installe à Addis-Abeba en 1905 ; en 1906, il devient photographe officiel de l'empereur, Ménélik, proche des arméniens, fidèle comme eux du christianisme monophysite, puis de son successeur Lidj Iyasou, déposé en 1916 ; ruiné par ce contexte, il meurt le 16 mai 1928. Son fils, Haigaz Boyadjian, né en 1901 à Alexandrie, prend la relève et retrouve le titre de photographe officiel de la cour en 1929. L'occupation italienne, instaure des papiers d'identité à photographie, ce qui assure la prospérité du studio ; il meurt en 1941. Une nouvelle fois le titre de photographe officiel est accordé sous le règne d'Halié Sélassié. C'est Torkom, dit Tony Boyadjian, (1920-1987, Addis-Abeba) frère d'Haigaz, qui reprend le flambeau, secondé par sa soeur Dikranouhi, dite Dicky, ( -1977). Les trois génération sont inhumées au cimetière Saints Pierre et Paul d'Addis-Abeba.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Photographe
Présentation : La production photographique de cette famille suit l'évolution des techniques. De Bedros est parvenu un portait du négus Mikael, (1915), dans une simplicité d'intérieur tranchant avec les photos d'apparat et avec un groupe de conseil arménien de 1902. Haigaz est plus prolifique, passant de l'image académique,(1926) à celle pour carte postale, encadrée de motifs décoratifs, (1924) et aux reflets flatteurs, (1938) ; il est photographe officiel et enregistre les fastes du couronnement de 1930 ainsi que ceux de l'église arménienne, (1947) ; entre temps, il donne des scène de la vie quotidienne, (1930-1934). Tony enchaîne;il est le plus fécond, Groupe de prêtres et diacres, (1947, 1950), il colorie certaines prises, (1942) et photographie l'empereur Halié Sélassié et l'imératrice Menen, (1955), le patriarche d'Ethiopie, (1971), des groupes familiaux, Les soeurs Moguessé, (ca. 1935), La famille Begachaw, (ante 1960); se prête à de nombreux portraits en tenue européenne, (1961-1965) ainsi qu'à des photos de mariage, conventionnelles, (1964-1966), Passant d'un métier pour privilégiés à un studio de masse, ies Baoyadjian laissent un témoignage de la vie politique, religieuse, plus rarement populaire durant près de 70 ans, alors que cette période ne connaît en Afrique qu'un regard occidental. Tony se double d'un cineaste d'actualités, (1950-1968).
Expositions : 2007, Hôtel de Sully, Paris, (P).