DIETMAN, Eik

né le 11 septembre 1937 à Jönkoping, Suède ; Beaux-Arts, Malmö ; 1959, objecteur de conscience, quitte son pays et s'installe à Paris où il se mêle à Fluxus* et au Nouveau réalisme*, sans adhérer ni à l'un ni à l'autre ; 1990, grand prix national de scupture ; 1999, enseigne aux Beaux-Arts de Paris et de Stockholm ; vit à Courtenay, Loiret ; 2002, meurt le 28 juin à Paris d'un cancer foudroyant.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Il navigue dans le multimédia. Dans les années 1960, il débute par l'art corporel*, Body Art, (1962), diptyque photographique dans lequel il s'exhibe affublé de pansements. Puis il crée des sculptures-installations*, des Objets pansés-pensés, (1961-1966), enveloppant des ustensiles de la vie courante d'Albuplast "pour leur donner une aure chance de vie", La Scie malade, (1961, MNAM) tient de Dada*, La Coiffeuse, (1963, FNAC, Paris), Quelques m. et cm. d'Albuplast, (1964, FRAC Champagne-Ardenne), ici c'est la tête qui disparaît sous les sparadraps. La peinture le reprend pour dénoncer les modes successives de l'avant-garde. Il veille à toujours mêler plastique et langage, Les Vacances de Monsieur PableauComment prendre un tableau par le derrière, Transes (à Van Garde), (1980). Sculpteur ensuite, L'Art mol et raide ou l'Épilepsisme-sismographe pour têtes Epimées : Mini Male Head coiffée des grand mol raide comme une aide minimale, (1985-1986, MBALy), série, à même le sol, de 41 crânes, 57 bronzes et 56 carottes de béton. Il coule en bronze des objets familiers, La Naissance du monde, (1990, FNAC), penderie contenant deux immenses boutons en marbre. Dans les années 1990, il fond, toujours en bronze, des formes qui semblent arrachées à la montagne; il pousse la déision en y esquissant des visages et en les dotant d'un objet hétérogène, un chapeau de paille, par exemple Le Dernier Cri, (1994), de sorte que la "statue", énorme, est flanquée d'un couvre-chef de taille normale, une maisonnette subit le même sort, Sans toi la maison est chauve, art minimal brut, (1991). Ou, Préfiguration d'un pipe-line lingotique, (1990), faux cubes de bronze, à même le sol, dotés d'une pipe, et qu'il faut enjamber. Ces morceaux, organisés comme un agglomérat e fragments de Rodin, ont une démesure rabelaisienne, une résonance ubuesque. Il taille le marbre, Le Béret de Rodin, (s. d., MNAM), zoomorphe. Il moule le verre, y incorporant des motifs colorés et transgressant leur harmonie par des branchettesou des boîtes de conserve. Il est aussi photographe au Polaroid, agrandi par photocopie au laser de grandes dimensions, Polaroidioties, (1980-1993, FRAC Champagne-Ardenne). Il continue à in-former le bronze dans de massives pièces, zoomorphes, etsimultanément soude le fer et le bronze en coulures directes, insérant des objets de la vie courante, théière, couverts, dans des plaques érodées comme des déchets de mousse, sans oublier le crâne, récurrent. Auteur d'installations*, Les Amis de Pierre le Grand et le grand Pierre, demi-cercle de chaises dépareillées et branlantes sur lesquelles un tortillon repose - excrément ou escargot, face à une chaise isolée portant un bloc de pierre, ou encore 40 paires de chaussures portant une bougie alluée, mémorial funèbre, Le Proverbe turc, (1999). Au fond d'un conteneur en grillage une série e vanités en verre soufflé, de cpouleurs différentes, deux fois mortes puisque vouées à la poubelle, Voyage organique sur l'Adriatique, (1999, Musée des B.A de Nancy).

Expositions : 1966, Elefante, Venise, (P) ; 1994, Centre Pompidou, Paris, (G) ; 1997, Musée de Saint-Étienne, (P) ; 1998, 2008, Claudine Papilon, Paris (P).

Citation(s) : Il a dit : "Pour moi, toute la sculpture est entre le morceau de pain que j'avale et ce que je chie."