LISSITZKY, El, ( Eliézer-Morduchovitch Lissitzki, dit, )

né le 10 novembre 1890 à Potchinok, Smolensk, Russie, d'origine ukrainienne; 1909, refusé à l'académie de Saint-Pétersbourg en raison de son appartenance israélite; 1909-1914, études d'igénieur-architecte à Darmstadt; 1915-1918, architecture à l'école polytechnique de Riga, repliée à Moscou; 1917, dessine le premier drapeau soviétique; renontre Malevitch*; 1919, enseigne aux Beaux-Arts de Vitebsk dont Chagall* est directeur; 1921, dirigela faculté d'architecture de Moscou; commence la recherche typographique et la mise en page de livres et de revues; 1923-1925, se soigne de la tuberculose en Suisse; 1925, professeur d'architecture d'intérieur et d'ameublement à la faculté de Moscou; ses oyages et ses rencontres avec l'avant-garde européenne de Van Doesburg* à Schwitters* en font un propagateur du constructivisme*; 1928, revient à Moscou et se consacre aux pavillons soviétiques dans les expositions internationales; 1941, meurt le 21 décemre à Schodnia près de Moscou.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : " Architecte, peintre, photographe et typographe ", se définit-il. Au commencement, de 1910 à 1919, il est un artiste figuratif, d'abord traditionnel, de trait classique, aux contours fortement appuyés se dégagean d'un fond dépouillé, avec des couleurs révélant la lumière sourde du Nord. En 1917, il consacre son talent d'illustrateur au renouveau juif, affranchi de la tutelle tsariste, dans la manière de Chagall avec son bestiaire, ses rabbins aux visages verts etla composition légèrement de guingois. Il enlumine le texte de Broderson, 'Une conversation quotidienne', la 'Légende de Prague', (1917, GTM), sous la forme d'un rouleau de Torah. Un carré noir, dans un rond pourpre, entourés de triangles er de sections d'anneaux, frappent les rectagles allongés, 'à Rosa Luxembourg', (1919-1920, musée de Thessalonique). Il naît vraiment à lui-même en 1919, peu après l'arrivée de Malevitch* à Vitebsk, 'Suprématisme, esquisse de la salle du Comité pour la lutte contre le chômage', (1919, GTM) (en commun avec Malevitch), en créant ces dessins suprématistes* pour lesquels il invente l'appellation de Proun, probable acronyme de 'PROjekty Uverzdjeija Novogo', c'est-à-dire " Projet pour la fixation du nouveau "; il ambitionne de démontrer l'utilité sociale de l'art; ces Proun constituent " l'aiguillage entre la peinture et l'architecture ", entre suprématisme et constructivisme, 'Proun, 4 B', (1920, Th-B). Il apporte aussi la troisième dimension au suprématisme et ajoute la diagonale aux géométries carrées. C'est, selon son voeu, le passage de la peinture à l'architecture, 'Radio-Orateur', (s.d. ibid). On peut imaginer des structures orthogonales de bâtiment, des gratte-ciel vus d'avion, 'Proun GBA n° 4', (1923, HGM), des échangeurs routiers, 'Proun G7', (1923, KNW), ou des stations spatiales réduites à des articulations rigoureuses, 'Proun GK', (1922, MoMA). Tous sujets qui se rattachen au mouvement que ses constructions veulent évoquer. De 1922 à 1925, une brève période Dada*, 'Kurt Schwitters', (1924, Moma), photographie éclatée, manipulée; il intrroduit l'irrationnel dans le constructivisme*. Il peint " fin " et l'huile, lorsq'il en use, apporte une variété plus grande, une richesse supplémentaire aux planches à la gouache souvent limitée à des noirs, jaunes et rouges retenus. D'autres constructions géométriques sont dotées de titres qui renvoient à ce qu'elles peuvent suggére, comme 'Frappe les blancs avec le coin rouge', (1919, VAbbe ) où un triangle rouge enfonce un cercle blanc entouré de noir : l'art n'y fait aucune concession à la propagande, même si l'allégorie doit être aidée de lettrisme*. 'Le Nouveau', (190-1921, GTM), une figure géométrique, y fait le grand écart. 'La Chambre Proun', (1923, VAbbe) matérialise la troisième dimension par des constructions en relief, noir et gris avec un filet de rouge sur des tranches frontales, la diagonale et une spère. Il n'est qu'exceptionnellement figuratif, 'Les Sportifs', (1920-1921, VAbbe), au dépouillement puriste*. Il anticipe l'art optique* avec la 'Chambre pour l'art constructiviste', (1926), MND), en le dotant de surfaces ondulées peintes en noir d'un côté, en blanc de l'autre, de manière à obtenir une modification visuelle lors de l'évolution des visiteurs. Il réalise, dans le même esprit, le 'Cabinet abstrait', (1930, LMH). Dès 1920, il s'intéresse à la photograhie, cette peinture naturelle puisqu'on laisse faire la lumière sur le papier sensible en interférant les obstacles que l'on veut voir reproduits. À compter de 1924, il se consacre à l'architecture et ses croquis sont eux aussi des oeuvres d'art linéaires,en rouge, noir et blanc, comme 'Le Yacht-club du Stade rouge international sur la colline Lénine',(1925, GTM). De 1928 à 1941, il est architecte d'intérieur des pavillons soviétiques dans les expositions internationales et il doit bien se satisfair de l'encombrement des objets exposés, antinomique du grand dépouillement géométrique auquel il ne faillit jamais.

Rétrospective : 1991, Van Abbemuseum, Eindhoven; musée d'Art moderne de la ville, Pais.

Musées : Galerie Tretiakov, Moscou : 334 oeuvres; Van Abbe Museum, Eindhoven, une centaine d'oeuvres, dont la 'Chambre Proun', (1923), la 'Chambre pour l'art constructiviste', (1926) et le 'Cabinet abstrait', (1927), reconstitués en 1990. Une aure reconstitution de la 'Chambre pour l'art constructiviste', figure au Landsmuseum d'Hanovre.

Citation(s) : Il a dit : -Il faut considérer les couleurs de chaque partie (de ses dessins, Proun ou autres) comme des équivalents matériels; cela signife que les parties rouges, jaunes, noires des croquis ne renvoient pas à la couleur réelle de la peinture qu'on leur appliquera, mais à des matériaux, du cuivre poli, du verre émoussé.

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