CALVO, Carmen

née en 1950 à Valence, Espagne ; Arts et Métiers et Beaux-Arts, Valence ; 1983-1985, Casa Velásquez, Madrid ; 1985-1992, séjours à Paris ; vit à Valence.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Comme existent de nombreux muralistes* mémoratifs, elle joue de la collection-souvenir, mais dans une tonalité complètement différente : les objets ou fragments sont épinglés (en fait ficelés), comme des papillons, dans un ordre rigoureux. Aucune trace d'expressionnisme*, mais au contraire une froideur minérale d'archéologue de la mémoire. Les pièces manquantes de ces séries de collectionneuse, "collectionnomane" ordonnée, sont indiquées par leur silhouette, à charge sous-entendue, de pouvoir compléter. Le noir de l'image, la ligne de la silhouette alternent. Les collages de vieux papiers fixés côte à côte, bien en ordre, sont agrémentés de menus objets et réunis par un dessin de figure, souvent érotique, de ligne claire. Les objets plus importants mais tout aussi dérisoires, comme un soutien-gorge, sont ennoblis par leur présentation sur fond d'or. Elle pousse la minutie à cuire des centaines de petites boucles de terre, vernissées au bleu de Delft, cuites et ficelées sur la toile en un immense tapis. Ou, rejoignant Arman*, elle accumule les petits instruments du peintre, tubes, pinceaux, bouchons, chiffons, enchâssés dans un autre tapis de coulées d'huiles multicolores. Ou provoque les mosaïstes en insérant dans un support de plâtre des bris de verres colorés. À compter de 2000, elle s'approprie des photographies des années 1930-1940, qu'elle agrandit, dont elle modifie surtout les visages, et singulièrement les yeux, soit en peignant les faces, à l'exception des yeux, ce qui fournit un loup intégral, soit qu'elle remplace les yeux par des plots de fourrure, ou qu'elle les vide à la manière des aveugles. La fourrure est récurrente, obsessionnelle; elle en ourle des tapis kitsch* figuratifs, elle les tresse pour fournir une corde à danser à une photo d'enfant, elle en cache des visages et c'est une autre obsession, voiler la face, la rendre aveugle, la remplacer par un crocodile de plastique, ou l'entourer d'un ruban qui empêche la statuette d'enfant de lire.

Expositions : 1969, Circulo universitario, Valence, (G) ; 1976, Temps, Valence, (P) ; 1986, Cité des arts, Paris, (G) ; 1995, 1998, Tessa Herold, Paris, (P) ;1997, Biennale de Venise ; 2002, 2007, Trigano, Paris, (P).

Rétrospective : 1993, Reina Sofia, Madrid.