WARMINSKI, Jacques

né le 18 mars 1946 à Angers, Maine-et-Loire, France ; école Boulle, Paris ; 1989, s'installe à l'Orbière, Saint-Georges-des-Sept-Voies, Maine-et-Loire ; 1996, y meurt le 4 novembre d'une rupture d'anévrisme.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Sculpteur

Présentation : De l'installationniste, il ne reste que des photos de l'éphémère, Harpes éoliennes de 10 000 m de bolducs, (1977) ; Empreinte du pied de Gargantua, enjambant la Vienne, (1981); Sculpture rotative de gazon, (1986) ; Ligne de chemin de fer, traversant le musée d'Angers, (1988). Du sculpteur, demeure le grand oeuvre, L'Hélice terrestre,(1990-1994), . Dans un hameau troglodytique de plaine, dont chacune des cinq " caves demeurantes " est rachetée patiemment, il développe une archi-sculpture à la fois souterraine et de plein air, de creux et de plein. Il creuse dans le tuffeau - sédiment marin de 50 millions d'années - des sales reliées les unes aux autres comme les passages des grottes. Des évocations d'architectures antiques viennent à l'esprit, mastabas, porte de Mycènes, Oreille de Denys à Syracuse, cannelures corinthiennes. Il peuple la plus grande salle de figures humains rampantes, plaquées sur les courbes de la cavité par traitement des parois évidées. Figures abstraites, aux formes acrobatiques, à la surface squameuse de reptiles ou bouillonnante de cellules, alternant ainsi de petits cubes et de petites sphères. Il creuse un alvéole ovoïde de 3,14 m de diamètre, dont le rayon, 1,57 m donne la hauteur de l'oreille de la moyenne des êtres humains et crée un écho immédiat. Cela pour le concave. On sort et on arrive au convexe, amphithéâtre dans lequel on retrouve, en ciment moulé cette fois, les mêmes formes humano-reptiliennes, positifs des négatifs souterrains. Les deux espaces sont articulés de manière hélicoïdale. En allant de l'un à l'autre le spectateur participe à la double expérience de l'enfermement et du dégagement. En annexe, une demeure dans laquelle il a sculpté, toujours par évidement, des sièges et des tables dont la pureté dépouillée évoque parfois Brancusi*. L'entrée du domaine est signalée par des humains aplatis par un rouleau compresseur, peints en jaun et bleu et surmontés d'un axe portant des bolducs qui ajoutent grâce à leur vibration dans le vent une dimension sonore. Oeuvre unique - aux deux sens du mot. Loin des travaux d'art brut* du Facteur Cheval ou de la Tour d'Eben-Ezer de Garcet*, plus proche par l'esprit des Jardin d'hiver de Dubuffet*.