ÉTIENNE-MARTIN ( Étienne Martin, dit )
né le 4 février 1913 à Loriol, Drôme, France ; 1929-1933, Beaux-Arts de Lyon ; 1933, s'installe à Paris ; académie Ranson ; 1939-1942, prisonnier de guerre ; libéré, vit à Dieulefit ; fréquente chez Gurdjieff ; 1944-1947, vit à Mortagne-au-Percher ; revient à Paris ; 1958, enseigne à l'École américaine de Fontainebleau ; 1966, Grand prix de la biennale de Venise ; 1967-1983, enseigne aux Beaux-Arts de Paris ; Grand prix national des arts ; 1970, élu membre de l'académie des Beaux-arts ; 1995, meurt le 21 mars à Paris d'une crise cardiaque.
Type(s) : Artiste
Technique(s) : Sculpteur
Présentation : Il oeuvre aussi bien dans la représentation que dans la non-figuration*. En 1943, il sculpte dans une sablière de la Drôme une Vierge de 8 m de haut, par définition périssable. C'est du land art* avant la lettre. En taille directe du bois, Nuit ouvrante, (1945-1955, MNAM), en trois parties trapues, mouvantes et brutes, ou Grand couple, (1946-1956, MNAM), anthropomorphe, lisse, élancé, deux rondeurs qui se rencontrent et s'emboitent. Il traite de rebuts métalliques, les érigeant en totem, Idole des ramoneurs, (1946, MNAM). Il se partage entre le réalisme et l'interprétation, entre des portraits de proches et allégoriques, Booz, (1963).
Les Demeures :
Comme nostalgique de la maison de son enfance, en 1954, il se lance dans les Demeures, déjà abordées en 1949 sous forme de petits objets de passementerie, Passementeries, I, II, III, (1949, MNAM). Cette fois, c'est le travail du bois, qu'il préfère - mais aussi du plâtre, de la pierre, du bronze -fendant des troncs, insérant dans la brèche une épaisseur de caoutchouc, peignant les parois de couleurs primaires, Mur-Miroir, (1976, MNAM), créant ainsi de mystérieux repaires naturels, modifiant à peine troncs et souches pour leur apporter l'enrichissement de l'artefact, Le Cri, (1963), ou Ecce homo, (1993), racine d'oranger, qui fait songer à un orang-outang. Il entasse des pierres en bronze, sorte de borie à claire-voie, Demeure IV Lanleff, (1961), Le Fil du temps, (1978, MAMVP), masse très lointainement anthropomorphe, ou Celle qui veille, (1980), ibid.). En 1948, il innove en recourant au textile et donne des assemblages de matières diverses, recouverts de cordages, en forme de dalmatique, Le Manteau, (1962, MNAM), première sculpture de l'histoire de l'art, en tissus, ou Le Collier de la nuit, (1985, MPSG). Le Mur Verseau, (1983), une penderie de bandes de tissus, frappés de cube à lettre, et reposant sur une armature de grillage, semble quelque peu à un échantillonnage négligé aux côtés de la rudesse primitive des autres Demeures. Il réalise ainsi une vingtaine de pièces de ces lieux du souvenir où l'on peut s'insérer, en les gratifiant de titres spécifiques..
Il continue à tailler le bois et à la peindre dans des formes surréalisantes*, Peitit homme de la lune, (1992), découvre une enfourchure d'arbre à quatre branches, la renverse y cache une tête rougie, y pose une chaîne et c'est Ecce Homo, (1993, MNAM), il s'empare d'une Ancre, (1995, MNAM) et la dresse encombrées de cordages
Expositions : 1956, biennale de Venise ; 1960, 1965, Breteau, Paris, (P) ; 1965, Lefebvre, New York, (P) ; 1964, Documenta, Cassel ; 2006, 2008, Marwan Hoss, Paris, (P) ; 2010, Musée d'art moderne, Paris, (P) ; 2011, La Cohue, Vannes, (P).
Rétrospective : 1962, Kunsthalle, Berne ; 1963, Stedelijk Museum, Amsterdam et Stedelijk van Abbe Museum, Eindhoven ; 1965, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles ; 1972, Musée Rodin, Paris ; 1975, Musée des Beaux-arts, Le Havre; 1984, Musée national d'art moderne, Paris ; 1991, Musée de l'Abbaye Sainte-Croix, Les Sables-d'Olonne.
Musées : Athanor-Musée Etienne-Martin, Noyal-sur-Vilaine, 12 oeuvres dans le parc et de nombreuses dans le château ; Musée d'Art moderne de la ville, Paris, 15 oeuvres.
Lieux publics : Demeure, 1995, parvis de la Bibliothèque nationale de France, site Mitterrand, Paris ; Demeure 10, parc de Bercy, Paris.
Citation(s) : Il a dit :
- Je me suis souvenu de mon enfance et j'ai dessiné ma maison. Une maison. Cette maison, c'est moi. Moi avec mes contradictions et les pièces sont le cheminement de ma pensée, de ma vie avec toutes les époques.
- La sculpture est toujours une architecture.
Archives : Musée d'art moderne de la ville, Paris.