GAUDÍER-BRZESKA, Henri ( Henri Gaudíer, dit, )

né le 4 octobre 1891 à St Jean de Braye, Loiret, France, d'un père menuisier; 1897, commence à dessiner; 1906 et 1908, élève brillant il reçoit par deux fois des bourses pour l'Angleterre où au lieu d'étudier le commerce il dessine et peint; 1909, séjour en Allemagne puis à Paris où il rencontre Sophie Brzeska âgée de 20 ans de plus que lui; 1910, il quitte la France pour se soustraire à la conscription, fuir le scandale de sa liaison et se consacrer à l'art; 1911, il s'installe à Londres avec Sophie où il fréquente les Vorticistes*, Ezra Pound et Katherine Mansfield; il grave, peint et dessine; 1912, fréquente à la St Bride's school et commence à sculpter; 1914, il s'engage dans l'armée française après avoir été considéré comme déserteur; 1915, il est tué le 5 juin à Neuville-St Vaast, sur le front des Flandres; 1923, Sophie meurt dans un asile psychiatrique.
signature : à compter de 1912, du double nom.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Sculpteur

Présentation : Autodidacte, sa carrière fulgurante compte soixante-dix oeuvres réalisées en moins de deux ans; il  modèle peu mais taille le marbre, la pierre, le bois, revenant sans cesse aux plans et masses. Il traverse toute la modernité, de Rodin, (1912) à l'art nègre, (1914), de Bourdelle, (1912) au vorticisme* (1914), de l'Art-déco* avant la lettre à l'art inuit ,(en 1914). Il est, avec Epstein*, l'un des introducteurs de cette modernité en Angleterre. S'il avait vécu plus longtemps, son talent l'eut sans doute amené à créer son propre style. Il est aussi dessinateur et peintre.Son oeuvre, composée notamment de plus de 2 000 dessins - figures, portraits, oiseaux -, qui eut une influence importante sur la sculpture anglaise, se situe entre son admiration pour Michel-Ange, Les Demoiselles d'Avignon de Picasso* et La Ville de Zadkine*, lui aussi impressionné par Rodin. La structure de ses académies affirme des angularités qui déchiquettent les courbes des contours et des à-plats en ombres hachurées qui sont l'équivalent des " vides " de Zadkine. Le torse s'appuie su les larges fondements du bassin et des jambes. Simultanément, il dessine sans détail, d'un trait nu, gras ou aminci. C'est le style abouti de 1912 qui le décide à passer à la troisième dimension, notamment des esquisses tracées dans le ghetto de Munich, qui sont rehaussées par un suisse et vieillie par un allemand pour les faire passer comme oeuvres hollandaises anciennes. Ses dessins prennent en compte la structure et l'espace, en les rangeant dans une cadre qui laisse passer le vide, Homme et cheval, (1914, MNAM). Telle sculpture fait de même par les limites de laquelle un carré pourrait s'inscrire, Femme assise, (1914, MNAM). Mais on l'a dit tout défile, Tête d'enfant, (1913) anticipant Derain*, Melle Borne, (1914) inspiré par Mailol*, Les Lutteurs, (1913) où l'on sent poindre l'Art-Deco, Deux hommes portant une jare, (1914), venus de l'art nègre. Tous aux MNAM, comme ses animaux Oiseau avalant un poisson, (1914), ni aile, ni nageoires, mais des arrêtes, ou Chien, (1914), sans pattes tout ramassé. Ses derniers dessins venus du front, sont vorticistes*, Mitrailleuse en action, (1915) et Un de nos obus explosant, (1915).

Expositions : 1991, Marwan Hoss, Paris (P); Peter Nahum, Londres (P); 2009, musée national d'Art moderne, Paris, (P).

Rétrospective : 1918, Londres; 1956, 1993, Musée des Beaux-Arts d'Orléans.

Musées : Kettle's Yard Collection, Cambridge, Tate Gallery et Musée d'Orléans.

Citation(s) : On a dit :
-I've now turned back on my apprenticeship to begin the real work " (Jacob Epstein, 1918).
-I've ever run into, and they kiled off an awful lot of sculpture when they shot him. (Ezra Poud).