TAL COAT ( Pierre Louis Corentin Jacob, dit )

né le 12 décembre 1905 à Clohars-Carnoët, près de Quimperlé, Finistère, France ; 1918, apprentissage de forgeron et école primaire supérieure de Quimperlé ; 1923, clerc de notaire ; 1924, mouleur et peintre céramiste à la faïencerie de Quimperlé ; 1925, part pour Paris ; modèle à l'académie de la Grande-Chaumière*, mouleur à la manufacture de Sèvres ; 1926, à l'occasion de sa première exposition, pour éviter l'homonymie avec Max Jacob* de Quimper, il prend pour pseudonyme Tal-Coat, c'est à dire "front de bois" ; 1985, meurt, le 11 juin, à Saint-Pierre de Bailleul, Eure ;  2006, un incendie détruit une centaine d ses oeuvres à Saint-Pierre-de-Bailleul. 
Signature : T.C.


Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il y a un avant et un après 1945.
Avant 1945 : 
Durant les premières années, les influences sont multiples, l'expressionnisme*, Scène de cabaret, (1925), Gustave De Smet*, (1926-27), les touches clairsemées à la Cézanne, Portrait d'homme, (1926), le goût de l'abstraction*, Le mur, (1932) ;  flamboyants de couleurs et modéré de formes, des portraits un peu gourds (1926-1927) ou Bal costumé, (1921), classique mais avec un seul personnage au regard perçant.; une langueur balthusienne*, Femme au bol, (1933) ; un graphisme sec, misérabiliste qu'on appellera bien plus tard les Nouveaux fauves*, Le peignoir jaune, (1934),  ou Femme couchée au boulet noir, (1935), brossé à gros traits sans souci de fignolage ; une massive Gertrude Stein, (1935) aux couleurs éteintes. Pour le  Portrait de Giacommetti, (1935), il use de maquillages en traits multicolores comme en portent les gens du cirque. et ce jusqu'à Autoportrait, (1945). Des couleurs avivées, pour dénoncer la guerre d'Espagne, Massacres, (1937), cadavres étendus dans des prés comme des jeunes-filles endormies, femmes maquillées de sang, ou  dispersion de crânes.
Une série de petites natures-mortes, comme des vitraux dont le plomb aurait été remplacé, en souplesse, par d'épaisses lignes de couleurs (1941-1943) dans une palette éclaircie. Dans ces petits formats, les plus personnels, il joue d'une grande économie chromatique limitée au blanc et au noir pour esquisser de manière accomplie.
Après 1945,
Il dessine sa marche vers l'abstraction par la prépondérance donnée aux lignes du sujet qui tend à s'effacer au profit de celles-là, Aquarium, (1946), des yeux de poissons dans un croisé de diagonales,  De 1947 à 1951, le thème des Baigneuses dont le profil est  réduit à l'essentiel. Aquarelles, Sources, Cascades, (1947-48) est une première confrontation avec la nature et un premier combat pour l'abstraire, comme Failles de lumières de la montagne Sainte-Victoire, (1948, musée du Touquet)., ou ce bouquet de branchettes croisées, Faille (1950). 
C'est 1950 qui sera l'année de la mutation décisive. Il n' y a plus que l'inspiration qui soit objective, le graphisme étant abstrait et venant de la nature : des traits comme ceux du Kandinsky du Tableau à l'arc noir, (1911-12), signifient les montagnes, thème qui sera exploité durant un quart de siècle de manière de plus en plus dépouillée, Montagne, 1950, Grande trace,II, (1955, FMSP), trainées noires et blanches, tirées sur un désert de sable, Au pied de la combe, (1955, Metz), double perspective mêlée, la frontale de la ligne de crête et la vue à vol d'oiseau pour les tâches sombres brun et pourpre, des anfractuosités de la combe. il "traduit" les troupeaux vus de haut, réduits à un longs étirements de tâches sinueuses.
L'abstraction joue parfois de la troisième dimension, ses tableaux monochromes laissant apparaître une boursouflure et le geste de la brosse qui fait vibrer la couleur en la frisant (1965-1985), Vert dans l'abrupt, (1965, FMSP), avec deux cercles ébauchés dans un monochrome modulé. Dans la fin des années 50, Dans le rocher, (1973),  réduit à un simple coup de crayon, devenu cérébralité silencieuse, le vestige d'un souvenir, Ponctué, ca.1965), simples accrocs sur une surface olive.  En 1984, série de petites aquarelles tendres, non figuratives, pâles, délavées, grises, jaunes et roses.
En général son chromatisme est sévère : soit monochromes, soit sur fonds blancs cassés de gris, des sépias, des terres de Sienne.
Cette oeuvre, toute d'austérité, aboutit à une sémiotique. Il revient de temps à autre à la figuration avec un Autoportrait au crayon, 1976-77.
La guerre d'Espagne lui inspire la série des Massacres,(1937), avec ses femmes maquillées de sang ou en traits multicolores comme chez les gens du cirque, depuis une langueur balthusienne*, Femme au bol, (1933); un graphisme sec, misérabliste des paysages de facture classique. 
Avant 1945,
se dessine la marche vers l'abstraction par la prépondérance donnée aux lignes du sujet qui tend à s'effacer au profit de celles-là, Nature morte aux poissons, (1942) ou Aquarium, (1946), des yeux de poissons dans un croisé de diagonales. Un Autoportrait, (1943) qu'on dirait repris à Picasso*. De 1947 à 1951, le thème des Baigneuses, dont le profil est réduit à l'essentiel. Aquarelles, sources, cascades, (1947-1948) est une première confrontation avec la nature et un premier combat pour l'abstraire, comme Failles de lumières de la montagne Sainte-Victoire, (1948, musée du Touquet)., ou ce bouquet de branchettes croisées, Faille (1950). En revanche, Figure dans un foyer, (1969, musée de Quimper, ) joie de la gamme de tous les noirs, avec des yeux en relief.
Dans ses petits formats, les plus personnels, il joue d'une grande économie de palette, limitée au blanc et au noir pour esquisser de manière accomplie un Pierrot ou un couple de chevaux. Il revient de temps à autre à la figuration avec un Autoportrait au crayon, (1976).
En 1950, donc, il n'y a plus que l'inspiration qui soit objective, le graphisme étant abstrait*, vient de la nature : des traits comme ceux du Kandinsky du Tableau à l'arc noir, (1911) signifient les montagnes, thème qui sera exploité durant un quart de siècle de manière de plus en plus dépouillée, Grande Trace II, (1955, FMSP), traces noires et blanches, étirées sur un désert de sable, Au pied de la combe, (1955, Metz), double perspective mêlée, la frontale de la ligne de crête et la vue à vol d'oiseau pour les taches sombres brun et pourpre, des anfractuosités de la combe.Grande Trace II, (1955, FMSP), traces noires et blanches, étirées sur un désert de sable, Au pied de la combe, (1955, Metz), double perspective mêlée, la frontale de la ligne de crête et la vue à vol d'oiseau pour les taches sombres brun et pourpre, des anfractuosités de la combe.  L'abstraction joue parfois de la troisième dimension, ses tableaux monochromes laissant apparaître une boursouflure et le geste de la brosse qui fait vibrer la couleur en la frisant 1965-1985), Vert dans l'abrupt, (1965, FMSP), avec deux cercles ébauchés dans un monochrome modulé. Dans la fin des années 1950, il avait "traduit" les troupeaux vus de haut, longs étirements de taches sinuantes. Dans le rocher, (1973) est réduit à un simple coup de crayon, devenu cérébralité silencieuse, le vestige d'un souvenir. Il rôde autour du monochrome avec Ici,arrêté, (1981), variations sur les pourpres séparés par une ligne horizontale. En 1984, série de petites aquarelles tendres, non-figuratives, pâles, délavées, gris, jaune et rose. En général, son chromatisme est sévère : soit monochromes, soit sur fonds blancs cassés de gris, des sépias, des terres de Sienne.
Cette oeuvre, tout d'austérité, aboutit à une sémiotique.

Expositions : 1927, Benezit, Paris ; 1937, Julien Lévy, New York, (P) ; 1995, 2009, Berthet Aittouares, Paris, (P).  

Rétrospective : 1975, Musée Veno, Tokyo ; 1976, Grand-Palais, Paris ; 1985, Musée de Quimper ; 1991, Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis.

Musées : Domaine de Kuerghuéhennec, Morbihan.

Citation(s) : Il a dit : 
- Le peintre ne se trouve pas en face d'éléments connus mais toujours en face du perpétuel devenir.

Archives : Fondation Tal-Coat, Kerguéhennec, Morbihan/