VENISE, Biennale de

Type(s) : Artiste

Présentation : Foire d'art créée en 1893, par la municipalité, sur l'emplacement des Giardini voulus par Napoléon sur un quartier insalubre qu'il fit raser. Elle se veut nationale, et le pendant de la Sécession*. Mais lors de son inauguration, en 1895, par les souverais Humbert Ier et Marguerite, à l'occasion de leurs noces d'argent, elle s'internationalise, et le pavillon construit pour cette occasion devient ultérieurement, le pavillon italien. Dès la première année, un tableau, Le Rendez-vous suprême, (1885 de Giacomo Grosso, bacchanale de femmes nues, fait scandale et l'Église vénitienne interdit, jusqu'en 1956, aux ecclésiastiques d'y fréquenter.
L'"avant-garde" italienne se montre, depuis 1902, au Ca'Pesaro. En ce qui concerne l'avant-garde étrangère, il faut attendre 1910 pour que l'impressionnisme soit gratifié. En 1907, les pays participants commencent à construire des pavillons nationaux, la Belgique la première ; ils bénéficient du statut de l'extraterritorialité. Elle est interrompue entre 1916 et 1918. En 1920, la propriété du pavillon russe étant contestée, la ville en profite pour promouvoir l'avant-garde de ce pays. Les Giardini comptent, en 1995, vingt-sept pavillons nationaux et sont saturés. Les nouvelles participations nationales, 99 pays en 2013, doivent se loger dans des palais. Le site désaffecté de La Corderie de l'Arsenal est réservé à une exposition internationale d' artistes émergents.
En 1930, la gestion est retirée à la ville et devient autonome, de même que l'on adjoint aux arts plastiques la musique, le théâtre et le cinéma. En 1938, le régime fasciste fait peser son influence et on y expose l'art officiel. De 1942 à 1947, elle est fermée. En 1948, elle rouvre et consacre en 1964, pour la première fois, un Américain, Rauschenberg* ; ceci fait basculer le centre de gravité de l'art de France en Amérique.  Cette même année, le pop* déplaisant à l'Église vénitienne, l'interdiction de visite faite aux ecclésiastiques est rétablie. De 1968 à 1978, elle couvre les happenings* les plus farfelus. En 1973, l'architecture est introduite. Un nouvau statut prévoit sa gestion par un comité international de dix-neuf membres représentant toutes les nuances de la politique et du syndicalisme, "pour lutter contre l'art bourgeois, esclave du marché". Elle devient difficilement gérable malgré un financemnt par l'État, et sa fréquentation tombe de 450 000 visiteurs en 1913 à moins de 100 000 depuis 1991. En 1980, s'ouvre une section "Aperto", destinée aux jeunes artistes.
Un grand prix le Lio d'Or est décerné chaque année à l'exception de la période 1972-1984, comme suite à la protestation d'étudiants contre la commercialisation de l'art.