ARTE POVERA

Type(s) : Artiste

Présentation : Expression créée par le critique italien Germano Celant, alors qu'il a 27 ans, à l'occasion d'une exposition Arte povera in spazio, en septembre 1967, à la galerie La Bertesca à Gênes. Si le mot date de cette exposition, c'est en 1965 que les premières oeuvres sont montrées chez Sperone, à Turin. Rome et Milan sont ensuite atteints. Il s'agit d'un groupe de quatorze artistes qui ont en commun de vouloir réagir contre la tendance dominante de l'époque, le pop* : Anselmo*, Alighiero Boetti*, Calzolari*, Fabro*, Kounellis*, Mario Merz*, Marisa Merz*, Paolini*, Pascali*, Penone*, Pistoletto*, Prini*, et Zorio*. Essai de rupture radicale avec l'esthétique qui prévaut jusque-là, probablement assimilée à la société de consommation du Plan Marshall. Ses deux caractéristiques sont l'emploi de matières naturelles, organiques, usinées ou non (ce qui le rapproche du minimalisme* qui, lui, reste intemporel.) et l'oeuvre comme spectacle (ce qui le rapproche du happening* et de Fluxus*). Les artistes proposent une vision poétique fondée sur la dimension allégorique des quatre éléments sources de vie, terre, air, eau t feu, et une remise en cause réflexive des canons des Beaux-Arts (ce qui en fait des conceptualistes*). L'historiographie officielle fait naïtre le groupe en 1962 et le dissout en 1972 quand Celant ne s'intéresse plus à lui comme tel mais publie une monoraphie sur l'un d'eux. Giuseppe Penone, en 1986, ou Giulio Paolini, en 1987, disposent dans le musée de Nantes de 160 m2 sur 8 m de haut pour mettre en scène le fruit de leur " travail ". Comme le dit Paolini : " L'auteur devient acteur. " Dès 1969, le mot s'applique à d'autres artistes qui suivent l'inspiration " franciscaine " des quatorze premiers, qui continuent à mener une vie personnelle après 1972 et travaillent généralement à trois dimensions. Des épigones se réclament du groupe d'origine qui met en oeuvre les relations que les scientifiques découvrent au XIXeme siècle entre les formes de la nature et celles de la science, entre le spontané et l'artefact, entre les lois de la nature et l'apport de la culture. Le groupe de l'arte povera représente une charge séminale de poids.

Expositions : 1965 les premières oeuvres sont montrées chez Sperone à Turin ; 1967, Arte povera in spazio, Bertesca, Gênes ; 1985, palais de Cristal, Madrid et P.S. I, New York ; 2005, 2010, Di Meo, Paris, (P).

Rétrospective : 1989, Guggenheim, New York; 2001, Tate Modern, Londres.Musée : Château de Rivoli, Turin.

Citation(s) : On a dit : -On peut dire que l'arte povera avait choisi d'explorer une étrange région dans laquelle la peinture n'avait pas une place centrale. (Mario Merz).