SUPPORT/SURFACE

Type(s) : Ecole

Présentation : Dénomination que donne Vincent Bioulès*, en 1970, à une réunion de peintres, la plupart originaires du Midi, donc de la province, exposant en septembre 1970 à l'Arc, à Paris, où l'expression est employée pour la première fois. Comme il ne s'agit pas d'un groupe, qu'il n'y a aucun fédérateur, les historiens classent parmi les ressortissants les artistes qui ont participé à l'une ou l'autre des expositions de groupe de même tendance. La dénomination est retenue parce que celle, préférée, "Quand les attitudes deviennent forme", avait été employée dès 1969 à la Kunsthalle de Berne. Version française du minimalisme*, c'est-à-dire de la peinture pour la peinture, libérée de sujet, fût-il non-figuratif, et limitée à ses facteurs de pure matérialité, le pigment lisse sans trace de pinceau, la toile présentée lâche, sans châssis, comme un étendard - trouvaille d'Albert Ayme* en 1962 mais réclamée par Viallat* - ou le châssis sans toile, bref une peinture ramenée à ses procédés, à ses composantes matérielles; proche également de l'Arte Povera* et de son souci de n'employer que des matériaux naturels. Cette contestation de l'art traditionnel dans ses moyens comme dans ses supports est sous-tendue par la démarche politique gauchiste de mai 1968; au surplus, ils parlent de "production", par opposition à "création". Cette déconstruction de l'art marque une double attirance esthétique, pas nécessairement contradictoire, pour l'école de New York* et la Chine. Quatre autres expositions ont lieu sous ce titre : 1971, Nice et Biennale de Paris; 1972, Strasbourg et Montpellier. On retient : Daniel Dezeuze*, Pagès*, Saytour*, Viallat*, André-Pierre Arnal*, Bioulès*, Cane*, Devade*, Dolla*, Tony Grand*, Meurice*, Pincemin*, Valensi*. Comme prolégomènes, l'exposition Impact, au musée d'Art moderne de Céret* en 1966, gérée par les artistes et des critiques amis ; le foyer du Nouveau Réalisme* et celui de Fluxus*, à Nice, durant les années 1967 et 1968 ; l'exposition de l'école d'architecture de Paris et celle de Coaraze, où se retrouvent, en 1969, les fondateurs. Mangelos,*, avec Cadre vide,  (1951), anticipe le mouvement.

Rétrospective : 1991, Musée d'Art moderne, Saint-Étienne.

Citation(s) : On a dit :
- C'est devenu quelque chose de stupide. C'est pire qu'un académisme. (...) C'est une penture qui risque de passer comme peu intéressante; j'ai peur de cela. (Pincemin, 2004).
- Il faut au peintre, à l'intérieur d'un langage spécifique, parler une langue autre, en établir le vocabulaire; cela demande dans un premier temps de faire un inventaire complet des diverses données, de les mettre en cause, de les envisager et de les distribuer autrement. (Viallat, 1970).
- J'ai commencé mes premières toiles non tendues sur un châssis pour des raisons pratiques. À Nice, il m'était difficile d'emmagasiner es toiles dans un trop petit logement : les toiles pliées, cette difficulté s'envolait. De ces raisons pratiques va naître une nouvelle technique. (Viallat).