NELLENS, Roger
né le 11 mai 1937 à Liège, Wallonie, Belgique ; père collectionneur et propriétaire du casino de Knokk-le-Zoute ; 1960, commence à peindre en autodidacte.
Type(s) : Artiste
Présentation : Après des débuts plutôt expressionnistes* et totalement narratifs, il découvre, en 1968, le monde du rail. Il montre alors des segments de voies ferrées, de gares, l'oeil braqué vers le haut : signaux, sémaphores, pylônes, câbles, passerelles, fruit du travail des hommes sans les hommes, Environnement VII, (1969), aux plans successifs se fondant en silhouette de ville brumeuse. La décennie 70 est consacrée aux belles machines de rêve, comme les deux toiles Vice versa, (1976). Ce sont des mécaniques ripolinées, métallisées, peintes dans l'abondance fantaisiste de couleurs vives. Ces engrenages et ces mécanismes inutilisables, empruntés à des planches d'autrefois d'une Encyclopédie imaginaire, paraissent néanmoins prêts à fonctionner et sont oniriques quand chez Picabia* et d'autres, ils n'étaient que cérébraux. Leur présentation est frontale, sur fond uni, et leur construction frôle la zoomorphie, Le Péril rouge, (1976). Réhablitation plaisante de l'ère industrielle nimbée des délices du rétro. Progressivement, les pièces sont présentées sans ajustement, avec solution de continuité. De sorte qu'elles se préparent à l'étape suivante, celle de la décennie 80, avec la mise en moreaux, l'éclatement, la projection dans l'espace en débris de satellites avant leur désintégration. Il y a dans la mise en page et dans le graphisme un parfum de Tanguy*, mais les formes flottantes sont mécaniques et non minérales, imaginaires mais possibles suggérant la métamorphose en cours de l'objet issu du mécanisme : un boulon comme un oeil, des ciseaux comme un bec, un tuyau comme un pistolet.
Expositions : 1968, Vandamme, Knokke ; 1974, Alexandre Iolas, Paris.
Rétrospective : 1984, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles.