THYSSEN-BORNEMISZA, collection

Type(s) : Artiste

Présentation : Vers 1700, près d'Ax-la-Chapelle, on trouve Mathias, un paysan qui donne le jour à Mathiason dont le nom fut transformé en Thyssen. August Thyssen (1842-1926) fonde près de Mulheïm, dans la Ruhr, l'entreprise métallurgique qui est à l'origine de la fortune familiale. Il achte des reproductions et, à Rodin, entre 1905 et 1911, sept marbres. Son troisième fils, Heinrich (1875-1947), épouse, en 1906, la fille d'un chambellan de François-Joseph, industriel, époux d'une WASP américaine; son beau-père, sans descendance mâle, l'adpte et lui cède, en 1907, le titre de baron Bornemisza de Kaszon. Dans les années 1920, Heinrich Thyssen-Bornemisza commence à collectionner les maîtres anciens, dans son château de Rohoncz, en Hongrie; sa collection, connue sous ce nom, est exposée à Munch en 1930. Deux ans plus tard, il fuit le pays devant la révolution de Béla Kun et, la même année, achète au prince Friedrich-Léopold de Prusse la villa Favorita à Lugano, Tessin, Suisse. Il y fait construire une galerie d'art de vingt salles, totalisant1 300 m_ et y accroche ses 525 tableaux. Le 13 avril 1921 naît à Scheveningen, aux Pays-Bas, son fils Hans-Heinrich Thyssen-Bornemisza, qui, à la mort de son père, rachète à ses frères et à sa soeur une partie de la collection paternelle, qu'il entreprend de compléter. Il acquiert la nationalité suisse. En 1961, par réaction contre la tradition des maîtres anciens et l'inclination de sa famille pour le nazisme, il commence sa collection d'art moderne en achetant le Jeune Couple de Nolde* et d'autre artistes "dégénérés"*; il constitue l'un des ensembles privés les plus importants, se faisant peindre par Lucian Freud* ou achetant par téléphone (1982) un Mondrian* néoplasticien*, ou en payant 3 milliards de pesetas Mata Mua de Gauguin. Une parie de la collection est à Daylesford House (Gloucestershire, Angleterre), l'autre se trouve à la villa Favorita. Mais devant la passivité des autorités cantonales du Tessin, au début des années 1990, il décide de la prêter partiellement à Madrid; elle et installée dans le Palais Villahermosa, annexe du Prado (715 oeuvres allant du XIIIe au XXe siècle, véritable histoire de la peinture occidentale), et partiellement à Barcelone, au Monastère royal de Pedralbès (60 oeuvres de maîtres anciens). En 1993, un acord intervient avec le gouvernement espagnol, qui paie la collection 350 millions de dollars, soit près de 300 millions d'euro, (estimée par Sotheby's à 1,7 milliard de dollars). L'État charge la Fondation Thyssen-Bornemisza de sa conservation. L'année suivante, en 1994, il est frappé d'hémiplégie ; il meurt le 7 avril 2002 à Sant Feliu de Guixols et ses restes sont inhumés au château familial à Landsberg, en Allemagne. La collection ne cesse de voyager dans les grands musées du monde. Sa cinquième femme, Carmen Cervera, née en 1943 à Barcelone, miss Espagne 1961, épousée dans les années 1980, dite Tita Thyssen-Bornemisza, continue une collection privée, dont les pièces sont mises à son nom pour écarter des descendants à la légitimité légale mais incertaine. (Courrier international nº 345). Cette collection compte, en 1997, 700 numéros. Francesca de Habsbourg, fille du baron Thyssen, crée à Vienne, en 2002, une Fondation Thyssen-Bornemisza Art Contemporary, dont l'objectif est de co-produire de nouveles oeuvres en partenariat avec des galeries ou des collectionneurs.