NOUVELLE OBJECTIVITÉ

Type(s) : Mouvement

Présentation : En allemand : "Neue Sachlichkeit". Mouvement artistique, situé historiquement en Allemagne, entre l'expressionnisme* et le national-socialisme.
Il apparaît en 1920 comme une réaction contre le fauvisme* et le cubisme* français, le futurisme* italien et l'expressionnisme nordique. Il préconise le retour à la précision du détail, les teintes plates et l'abandon des orgies picturales d'un Munch ou d'un Nolde*.
L'intériorité, la psychologie sont refusées, seule l'objectivité est admise, car, selon Husserl, c'est l'objet qui contient le sens. La reproduction de la laideur est poursuivie, seule réalité cachée sous les apparences de la beauté, de l'héroïsme, de la vertu. C'est l'époque où Spengler écrit " Le déclin de l'Occident ", où la déception, le cynisme, le désespoir règnent en Allemagne.
En 1925, grande exposition de la tendance nouvelle, à la Kunsthalle de Mannheim, baptisée par son directeur Gustav Hartlaub, qui avait trouvé le mot deux ans plus tôt : "Cynisme et résignation ne sont que l'aspect négatif de la Neue Sachlichkeit*; son aspect positif s'exprime, lui,dans cet enthousiasme pour la réalité immédiate, qui résulte du désir d'accepter les choses de façon entièrement objective, matériellement, sans les investir aussitôt d'une valeur idéale".
 Le mouvement se décompose en 1930. Deux tendances, plus radicales en sont partie prenante, le vérisme et le réalisme magique. Il y a aussi les peintres de l'urbanisme berlinois du début du siècle.

  1. Les véristes décrivent l'objectivité avec une minutie qui rappelle les renaissants Dürer ou Cranach ; l'intensité de leur description les amène à un degré clinique et leur démarche est aussi bien politique -représentation de mutilés et des miséreux - que symbolique -représentation des lieux de plaisir, pulsions de mort et pulsions de vie; ses principaux représentants : Grosz*, Dix*, Schad*, Schlichter*.
  2. Le réalisme magique, expression inventée par Franz Roth ; il ne revendique pas la dureté du trait, mais la liberté du pinceau ; il a pour représentants Georges Scholz*, Rudolf Schlichter*, Karl Hubbuch*, Franz Radziill*, Carl Grossberg, Georges Schrimpf, Alexander Kanoldt, Carlo Mense*, Whilhelm Heine... et nombre d'Italiens retenus par le critique.
  3. Les peintres de l'urbanisme berlinois sont les contemporains des précisionnistes* Ils s'attachent surtout aux ouvrages d'art, chemin de fer, ports, ponts, métro, enveloppés des ténèbres expressionnistes. Ce sont, Böhringer*, Jürgens*, Knayer*, Schulz-Matan*, Wunderwald*. En Italie, ils accompagnent le mouvement les Valori Plastici* et le Novecento*.

Expositions : 1925, Neue Sachlichkeit, Mannheim,