TERRE D'ARNHEM
Type(s) : Artiste
Présentation : Centre important d'art aborigène* australien. Dès 50000 à 1000 avant J.-C. s'y développe le plus ancien art rupestre connu, dit de " style rayon X " parce qu'il représente l'intérieur des corps. Dans les temps modernes, on note l'existence de peintures dès 1802. Aujourd'hui encore, le style rayon X est présent à l'Ouest. Puis, au fur et à mesure que l'on se déplace vers l'est, les figures deviennent silhouettes en à-plats noirs, élongées, acompagnées de motifs géométriques, pour finir, chez les Yolngu notamment, dans l'Est, par la seule abstraction* géométrique. Dès 1935, le missionnaire Chaseling recueille des écorces peintes pour motifs rituels et les envoie dans les musées du Sud, comme témoignage du savoir-faire artistique de ces populations. Dans les années 70, l'Australien anglo-celte Tony Tuckson révèle ces peintures, désormais permanentes sur support mobile et naguère encore, le plus souvent éphémères, sur les corps lors des cérémonies d'initiation. La peinture est à base de pigments végétaux à usage symbolique (comme le sont les formes), ocre, rouge, jaune, noir et blanc. Dans l'Est, spécialement chez les Yolngu, un effet de brillance est obtenu par le croisement de fins traits tracé en employant des cheveux ou des fibres d'eucalyptus. C'est la représentation du soleil se réfléchissant sur la surface de l'eau, symbole du bonheur des ancêtres. Symbole, donc, plus que matérialité au sens occidental de l'op art*. Les différentes formes e losanges, agencées en diamant grâce à différents croisements des lignes, révèlent l'appartenance clanique et la propriété terrienne. Le support est l'intérieur de l'écorce d'eucalyptus. The Aboriginal Memorial, (1988, ANG) est une installation* due à 43 artistes de la terre d'Arnhem, dressant 200 poteaux pour commémorer le 200e anniversaire du débarquement des Anglo-Celtes. Au XXIe l'art d'Arnhem s'est considérablement commercialisé si l'on en juge par telle collection dont aucun objet n'est antérieur à l'an 2000 et qui affiche des tuyaux verticaux, transformés en totems par la magie des pastilles ou de grandes poupées en fibres ocrées.
Expositions : 2006, Esprit de la terre d'Arnhem, Passage de Retz, Paris, (G).