BAYA, Mahieddine ( Baya Mahiedine, dite )
née le 12 décembre 1931 à Fort-de-l'Eau, Algérie (aujourd'hui, Bordj-el-Kifane) de parents kabyle et arabe ; 1936, perd ses parents et commence à peindre et à modeler en autodidacte ; 1947, rencontre Aimé Maeght*, à Alger, qui décide de l'exposer ; 1953-1963, se marie, interrompt de peindre pour se consacrer à ses six enfants; vit à Blida.
Type(s) : Artiste
Présentation : La silhouette ondulante comme une marionnette thaï se découpe sur fond blanc; les visages sont réduits au seul dessin de l'oeil, à l'égyptienne; ils sont surmontés d'une coiffure à l'étrusque, en forme de hennin noir; les mains sont invisibles, enfouies dans les manches recourbées, Deux Femmes, (1944-1945). Petit à petit, le travail va devenir plus complexe, des décors végétaux, sauvegardant le fond blanc et son champ, vont apparaître au côté des personnages, Femme au palmier, (1946, MNBAA). De 1947 à 1953, puis de1963 à 1966, la dominante est ocrée, une place majeure est accordée aux végétaux, y compris sur les robes à crinolines, l'ensemble est encore frappé du noir des chevelures protubérantes. En 1966, elle modifie et sa manière et ses sujets. L'être humain disparaît de ses compositions, toutes consacrées désormais aux végétaux et aux animaux, aux montagnes et à l'eau, regroupés en serpentin ou en masses géométriques dans une double perspective simultanément horizontale et verticale. Le papier est rempli de bord à bord et plus aucune échappée n'est accordée à la profondeur; fréquemment apparaissent des instruments de musique, Les Instruments de musique, (1974). L'aspect décoratif, voire folklorique, est prépondérant et se rapproche de celui de l'Afrique noire, alors que jusqu'en 1966, il ressortit plutôt à celui de l'Orient arabe.
Expositions : 1947, Maeght, Paris.
Rétrospective : 1982, musée Cantini, Marseille; 1990, Institut du monde arabe, Paris.