SANYU, ( CHANG Yu, dit )

né le 14 octobre 1901 à Shun-Ching, dans le Sechouan, Chine ; 1918-1919, séjourne au Japon ; 1921-1966, s'installe à Montparnasse* et fréquente à la Grande Chaumière*; 1922-1923, séjourne à Berlin ; 1948-1950, à New York ; 1966, meurt le 12 août à Paris d'une asphyxie accidentelle par le gaz ; inhumé au cimetière de Pantin, aux frais de son ami Robert Frank*.
signature : jusqu'en 1921, en caractères chinois ; depuis en caractères latins surmontés de l'empreinte d'un netsuki.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Pivoines, (1921) est la première oeuvre connue ; vient ensuite Saule, (ca. 1921) ; ce sont les adieux à la manière purement orientale.
Rapidement il saisit la modernité et devient un pontife -faiseur de pont entre Orient et Occident. Déja avec Fruits, (1929), cinq taches de couleur sur bande blanche entre bandes noires, tablette relevée, ou Vierge Marie et Sainte Anne, (ca. 1930), aux dos reflétés dans un miroir, (thèmes auxquels il ne reviendra, semble-t-il plus). Il pratique l'orbe cher à Matisse* mais reliés à la souplesse du trait asiatique. Dessins des années 1930, dont certains avec de tels raccourcis qu'on les prendrait pour des abstractions* biomorphes. Il y en a d'aquarellés de teintes plus rudes que celles de Pascin*, Femme dessinant, (ca. 1925) ; il y en a de couleurs pâles, debout, Deux nus roses, (ca. 1935), microcéphales, ou allongés, réduits, pâles, à une forme ondulante, Nu étendu, (1929), sans détails anatomiques ; il y ceux de la série des années 1950-1960, ocres sur ivoire, épaissement bordés, Rendez-vous après la tombée du jour, (AMT). Peinture dépouillée, fond neutre, parfois gravé l'ente, de menus motifs, aucune profondeur.  La palette se durçit et le trait se casse, Pivoines blanches, (ca.1950, Musée Cenuschi, Paris). Ses animaux, léopards, chevaux, aigles, sont perdus dans l'immensité d'une nature purement abstraite*, -réduite aux traces de la brosse et de même, Nu sous la lune, (ca. 1965, AMT ), et d'autres paysages nocturnes, dans lesquels l'huile prend le brillant de la laque noire sous un astre rouge.
De 1930 à 1950, il peint des fleurs tout au haut de leur tige dans un vase, lotus, prunus, chrysanthème ; elles ont la gracilité de l'éphémère, si chinoises et si modernes, Pink Lotus, (ca.1940) ou Blue Chrysanthemum in a pot, (ca. 1940)., détaillés, pétale par pétale, feuille par feuille.

Expositions : 1925, Salon d'Automne, Paris ; 1962, Taïpei, (P) ; 1963, Jean-Claude Riedel, Paris, (P) ; 2011, Artiste chinois à Paris, Musée Cernuschi, Paris, (G).

Rétrospective : 1978, 1984, 1990, Musée national de Taïpei ; 2004, Musée Guimet, Paris et  Fondation Yageo, Taiwan.

Musées : Musée national de Taïpei, quarante-deux toiles

Bibliographie(s) : Yageo Fundation, Catalogue raisonné, Oil Paintings, Lib & Keng Art Publications, University of Washington, Seattle, 2001.