GAGLIARDI, Vincent

né le 10 juin 1957 à Thionville, Moselle, France ; Beaux-Arts, Metz ; 2005-2006, séjourne à Monterrey, Mexique ; vit à Blois.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Sculpteur

Présentation : Par hasard, comme Ernst* pour le frottage automatique*, lors d'un déménagement, en 1982, il découvre l'envers des Balatum arrachés. Ils ont gardé en creux l'empreinte de la vie quotidienne, du plancher mal ajusté des menus objets qui se sont glissés sous eux, des usures irrégulières, des traces de trous de clous. Il est pris par cette vision préservée du quotidien en allé et, se saisissant de ce matériau, il en fait des montage de morceaux coupés, déchirés, des assemblages de déchets, en les collant à coup de bandes adhésives et crée ainsi des "plaques" qu'il enduit de noir et passe à la presse pour six tirages environ ; il obtient sur le papier tous les dégradés du noir jusqu'au blanc, avec des veloutés qui contrastent singulièrement avec le caractère fruste du matériau d'origine.
Il use rarement de la couleur pour des pièces doubles, tout en longueur, qui disent les sinuosités et les accidents d'un parcours fluvial. Il monte des carrés en Balatum encore, sur un support d'aggloméré qui laisse les bords souples ; il le peint en noir et obtient une surface qui, elle aussi, porte les stigmates des accrocs et des superpositions.
À compter de 1990, il réalise des installations* en bois totalement peintes en noir avec un minuscule rappel en collage du dessin d'origine. Puis d'autres qui ne doivent plus rien à son matériau de prédilection, qui se veulent figuratives, comme ces Penderies, (1993-2000) à la tringle desquelles sont accrochés des objets imaginaires mais évocateurs, comme des pseudo-instruments de musique. Dans le même esprit, il pend des bandes de caoutchouc noir qui rappellent les instruments sonores avertissant qu'un chaland pénètre dans la boutique, Les Ouvertures en liesses de cerveaux, (2000). Le vide, l'espacement, lui fait concevoir des sortes de harpes en fils, Le Regard en coin de deux poules, (2000), ou des silhouettes qui se dégagent des interstices d'une jalousie. Il imagine des formes, des objets les plus étranges, toujours à base de récupération, mais les métamorphosant de telle manière que disparaît leur origine, Bananes en couple, (1993) ou Un couple tout sourire en bananes, (1998). Les Poules chantent, (2002), plaques noire de fenêtre occultée, lattes de jalousie et lampe de poche accrochée ; l'humour surgit tant de la démarche que du rapprochement de l'objet et du titre attribué. Il reprend des estampes plus denses, plus ondulantes dont certaine suggère le travail de Kline*. Des caissons noirs sont coupés verticalement par une série de cinq boutons d'habillement, rappel du "zip" de Barnett Newman*. De temps à autre, ses "volumes", ainsi qu'il désigne ses sculptures, sont touchées de pourpre. Fin de sa première veine, celle du monde pauvre et du monde sombre, du monde de la revendication.
Vient ensuite le sculpteur ludique qui agence les objets les plus divers puren tirer des formes ludiques, assiettes creuses bord à bord, servant de socle à des mats de bobines entassées, porteurs de caramels en papillote (2012)..

Expositions : 1982, 1993, Art contemporain, Blénod-lès-Pont-à-Mousson, (G) ; 1987, Bibliothèque municipale, Thionville, (P) ; 1988, Haut-Pavé, Paris, et VGK, Gand, (P) ; 2001, Cour Carrée, Nancy, et  2003, 2006, Paris, (P).

Lieux publics : 1990, Les étoiles brillent le jour, Télécom de Thionville.