KAHNWEILER, Daniel-Henry

Type(s) : Collectionneur - Marchand

Présentation : Il nait le 25 juin 1884 à Mannheim, Allemagne et meurt le 11 janvier 1979, à Paris. Il renonce à faire une carrière financière et, avec les 25 000 francs-or que lui procurent ses oncles financiers londoniens, il ouvre, en 1907, rue Vignon à Paris, une petite galerie qui porte son nom.
Il est avant tout le marchand des quatre grands cubistes : Braque*, Gris*, Picasso*, Léger*, et en quelque sorte leur révélateur.  Il innove en liant les artistes, une dizaine par contrat d'exclusivité accompagné de mensualités. Il crée, dès 1910, un réseau de musées étrangers acceptant de les exposer ; il photographie dans l'atelier de l'artiste toutes les toiles achetées. En revanche, il renonce à faire des expositions particulières et ses artistes renoncent, de leur côté, à exposer dans les Salons.
Il constitue, à compter de 1909, les collections Chtchoukine et Morozov* qui ont pour les jeunes peintres russes une valeur séminale, comme trente ans plus tard l'aura pour la jeune peinture américaine la collection Peggy Guggenheim*.
Citoyen allemand, il se réfugie en Suisse en 1914. Ses biens sont mis sous séquestre   et vendus publiquement à Drouot en quatre vacations, en 1921 et 1923. . En 1919, il reprend contact avec ses artistes : cette fois, c'est lui qui a besoin d'eux pour recommencer.
Sa galerie, rouverte en 1922, porte le nom de son associé, Simon ; elle est située rue d'Astorg. Grâce à ses contrats d'exclusivité, il devient "le marchand des marchands". Derain*, Vlaminck*, Braque et Léger le quittent pour la galerie Paul Rosenberg. Picasso lui reste fidèle ainsi que Masson* arrivé en 1923.
Il est naturalisé français en 1936. Vichy lui retirera cette nationalité. En 1940, il quitte Paris à la dernière minute pour le Limousin, puis le Lot-et-Garonne. Louise Godon, sœur de sa femme, entrée à la galerie, a épousé, en 1926, Michel Leiris, l'ethnologue, l'ami des surréalistes*. Ses biens étant menacés d'un nouveau séquestre au titre des lois raciales, Louise Leiris* se porte acquéreur de la galerie qui prend son nom, et qui sera située successivement rue d'Astorg et rue de Monceau. Kahnweiler en reste le "conseiller" jusqu'à son décès. Il s'attache Beaudin*, Borès*, Klee*, Sébastien Hadengue, Eugène-Nestor de Kermadec, Elie Lascaux, Suzanne Roger, Gaston-Louis Roux, Yves Rouvre, José de Togorès.
En 1964, à l'occasion de son 80e anniversaire, on écrit de lui : "Doyen des marchands de tableaux en Europe, imprésario du cubisme*, ambassadeur personnel de Picasso dans le monde." Toute sa vie, il refuse l'abstraction*.
Il eut également une activité d'éditeur de livres de bibliophilie avec textes inédits et de critique créant les expressions "cubisme analytique" et "cubisme synthétique".
Une fondation recueille ses archives à Rockenhausen, Allemagne.